Les colonnes des journaux tchadiens sont consacrées principalement au premier anniversaire des manifestations violemment réprimées du 20 octobre 2022 et à la cherté de vie galopante. 

« Non à l’impunité »

Le Tchad a commémoré le 20 octobre courant le premier anniversaire des manifestations du 20 octobre 2022 contre la prolongation de la transition de deux ans par le dialogue national et le maintien à sa tête de Mahamat Idriss Déby Itno. Le bilan varie entre 73 et 300 morts selon des sources. Un an après, alors que les autorités évoquent un retour à la sérénité, ce n’est apparemment pas ce que pensent les médias.

« Non à l’impunité », titre ainsi à sa Une N’Djamena Hebdo. Le journal qui demande justice et réparations pour les victimes du « jeudi noir » estime qu’il faut bien traiter le 20 octobre 2022 pour qu’il n’y ait plus d’autres « jeudis noirs ». Car, insiste-t-il, ce qui s’est passé le 20 octobre 2022 est « tellement immonde, abject et grave pour qu’on fasse l’impasse ».

Pourtant, relève L’Observateur, c’est du « surplace dans les rapports d’enquête ». Cet hebdomadaire note qu’un an plus tard, « la justice tarde à faire la lumière sur ce qui s’est réellement passé ». Il attend singulièrement au pied du mur le ministre de la Justice. « Il serait tout à fait logique et raisonnable que le ministre de la Justice, Mahamat Ahmad Alhabo, par ailleurs SG du parti PLD, du disparu des événements des 2 et 3 février 2008, Pr Ibni Oumar Mahamat Saleh, prenne ses responsabilités en tant que garant de la justice. Une justice qu’il a réclamé à cor et à cri quand il était encore dans l’opposition », rappelle L’Obs.

Les Tchadiens n’en peuvent plus de la cherté de vie

Les Tchadiens et particulièrement les N’Djamenois ont de plus en plus de mal à se nourrir à cause de la flambée des prix des denrées de première nécessité. N’Djamena Hebdo souligne que les ménages sont dans un « désarroi total ». Des ménages qui font les frais du jeu du « chat et de la souris » entre le gouvernement et les commerçants. Car, rapporte Hebdo, le premier fixe des prix que les seconds refusent de respecter pour ne pas vendre à perte.

« Cherté de vie : orphelins et lépreux paient un lourd tribut », écrit Abba Garde qui a choisi de faire un focus sur ces couches vulnérables. « Les centres d’accueil pour la réinsertion des enfants en situation de rue et les orphelinats sont à bout de souffle. La cherté disproportionnée de la vie les étrangle. Les pensionnés de ces orphelinats et centres d’accueil ne mangent plus à leur faim. A la léproserie de N’Djamena, la situation est intenable », décrit le journal.