Le lancement de la campagne pour le référendum constitutionnel du 17 décembre et le vote par le Conseil national de transition de la loi d’amnistie pour la manifestation violemment réprimée du 20 octobre 2022 sont les sujets qui figurent en bonne place dans les journaux tchadiens.

Les différents camps au référendum tentent de convaincre les électeurs

La campagne pour le référendum constitutionnel du 17 décembre prochain a été lancée le 25 novembre. Le « Oui » consacrera la nouvelle Constitution avec la forme unitaire de l’Etat. Si le « Non » gagne, le gouvernement s’est engagé à proposer un nouveau projet de Constitution avec la forme fédérale.

Le Progrès rappelle que « Deux blocs se forment autour de la forme de l’Etat ». Il s’agit de la coalition pour le « Oui » pilotée par le Premier ministre et président de l’UNDR (Union nationale pour le développement et le renouveau) Saleh Kebzabo et le Front du « Non » dirigé par Brice Mbaimon Guedmbaye, le président du MPTR (Mouvement des patriotes tchadiens pour la République).

Mais L’Observateur, lui, souligne plutôt qu’il y a « trois voix discordantes ». Aux deux camps suscités, s’ajoute celui du boycott représenté notamment par le RNDT-Le Réveil de l’ancien Premier ministre Pahimi Padacké Albert et le Groupe de concertation des acteurs politiques (GCAP).

« Les Tchadiens face à leur destin », titre de son côté N’Djamena Hebdo à sa Une. Et Le Visionnaire de compléter que le plus grand investissement de cette campagne est d’expliquer aux Tchadiens les avantages et les inconvénients des deux formes de l’Etat, unitaire décentralisé et fédéral, pour que chacun puisse « librement » faire son choix le 17 décembre 2023 ».

Les auteurs des événements du 20 octobre 2022 ne seront pas poursuivis par la justice

Le projet de loi portant amnistie générale pour les faits commis pendant les événements du 20 octobre 2022 a été adopté par le Conseil national de transition le 23 novembre 2023. N’Djamena Hebdo rapporte que c’est avec 145 voix pour, 6 contre et 2 abstentions. « Malgré le manque d’identification de certains auteurs des atrocités commises, ledit projet de loi est voté », précise Hebdo.

« Du jeudi noir au jeudi blanc », souligne Le Visionnaire qui a relevé que les événements du 20 octobre 2022 et l’adoption du projet de loi d’amnistie ont eu lieu tous les deux un jeudi. Une amnistie qui amène le journal de Juda Allahondoum à conclure que désormais, « il n’y a ni victimes, ni bourreaux pour les événements du 20 octobre 2022 ».

Abba Garde qualifie le Tchad de « cercueil de l’humanité » en référence au « berceau de l’humanité ». L’hebdomadaire écrit, amer, que « L’on ne saura plus qui a massacré ou ordonné les monstruosités du 20 octobre 2022. Sur la tombe des martyrs, mangeront et boiront ceux qui avaient besoin du sang pour leur gloire. L’adoption de la loi d’amnistie, en faveur des auteurs civils et militaires du “Jeudi noir”, donne désormais carte blanche au cheptel de tueurs de la milice clanique qui n’hésitera pas de récidiver à la moindre occasion ».

Il faut rappeler que le 20 octobre 2022, des manifestations contre la prolongation de la transition de deux ans a été réprimée dans le sang à N’Djamena et dans quelques villes de provinces. Le gouvernement a reconnu un chiffre de 73 morts alors que les organisateurs ont évoqué au moins 300 morts.