L’adoption du programme politique du gouvernement de Masra Succès et le débat sur la désignation du président de transition comme candidat du Mouvement patriotique du salut à l’élection présidentielle sont les sujets au menu de votre revue de presse hebdomadaire.

Masra Succès envoyé au pied du mur

Après deux jours de débats, le programme politique du gouvernement du Premier ministre de transition, Masra Succès, a été adopté par le Conseil national de transition.

Le Visionnaire rappelle que c’est un programme « ambitieux » qui prévoit plusieurs actions dont la principale est le retour à l’ordre constitutionnel, à travers l’organisation des élections générales.

L’Observateur enchaine que c’est un programme « dense et varié, qui tient compte des priorités des Tchadiens ». Car, insiste-t-il, « aucun secteur n’est occulté ». Cependant, le journal s’interroge si le Premier ministre pourra réaliser ce programme.

Ce dont doute La Voix. « Son exécution laisse dubitatif à la lecture de la conjoncture sociale, économique et politique », écrit le journal de Djambal bahr.

N’Djamena Hebdo enfonce que le « plus dur commence maintenant pour le président du parti Les Transformateurs ». Hebdo argumente que ce programme de 34 pages est réaliste mais « pas réalisable dans le temps qui reste à la transition ». Il faut signaler qu’octobre 2024 est l’échéance pour un retour à l’ordre constitutionnel. L’hebdomadaire trouve même que le programme ressemble plutôt au programme de « campagne » du « pilote » de la transition, Mahamat Idriss Déby Itno, pour la prochaine présidentielle et le prochain mandat, « s’il est élu bien sûr ».

Mais Abba Garde quant à lui préfère s’attarder sur « plusieurs fausses notes en 17 jours » du gouvernement de Masra Succès. Il relève notamment que le gouvernement a violé la Constitution en tenant un conseil des ministres qui a adopté les projets de loi portant création de l’Agence nationale de gestion des élections et du Conseil constitutionnel avant son investiture par le Conseil national de transition. De même, insiste le journal, son gouvernement s’est présenté devant le CNT pour son investiture sans que les membres ne fassent la déclaration de leur patrimoine comme le prévoit la loi fondamentale.

La désignation de Mahamat Idriss Déby comme candidat du MPS ne fait pas l’unanimité

Le président de transition sera-t-il candidat à la future élection présidentielle ? C’est en tout cas le souhait du Mouvement patriotique du salut (MPS), l’ancien parti au pouvoir qui l’a désigné le 13 janvier dernier.

« MIDI doit refuser l’offre du MPS », exige la coordination des actions citoyennes Wakit Tamma, relayé par N’Djamena Hebdo. Cette plateforme croit que par « devoir patriotique », le chef de l’Etat doit « donner la chance à la paix et à la démocratie » en refusant l’offre d’investiture du MPS.

Mais Le Visionnaire constate plutôt que les avis « divergent ». Le journal a donné la parole à des leaders d’opinion qui apprécient diversement cette désignation.

Au-delà de ce débat, Abba Garde constate qu’en écartant ou en réduisant l’influence des pontes du régime de son père ou encore en asphyxiant progressivement leurs grandes entreprises, Mahamat Idriss Déby tente de mettre un terme à la « gestion clanique et patrimoniale de l’Etat qui n’a que trop duré ». Entretemps, croit savoir le journal de Moussaye Avenir De La Tchiré, Masra Succès, les vétérans de l’alliance Mayo-Kebbi/Tandjilé et « l’irréductible achat des consciences lui draineront le monde du sud réduit au stoïcisme. Ce sera une victoire Haut les mains qui consacrera le déclin de l’empire beri qui n’a que trop duré ».