L’affaire de détournement de fonds à la Société des hydrocarbures du Tchad (SHT) et l’interminable pré-dialogue de Doha entre les groupes armés et la délégation gouvernementale sont au menu de votre revue de presse hebdomadaire.

Des milliards évaporés de la SHT

Depuis trois semaines, c’est l’affaire qui ne cesse d’alimenter les débats. Selon La Voix, une enquête menée de janvier à juin 2022 par le service d’investigation de l’Agence nationale de sécurité (ANS) révèle que « ce sont des milliards qui ont été détournés des avoirs de la SHT avec la complicité de Orabank Tchad, en l’occurrence son directeur général. Cette banque a autorisé l’ouverture d’un second compte au nom de la SHT avec la bénédiction des personnalités haut placées dont le secrétaire particulier du PCMT, Idriss Youssouf Boy, limogé le 23 juin dernier, aussitôt arrêté et détenu par l’Agence nationale de sécurité… ».

Salam Info qui cite aussi l’ancien secrétaire particulier du chef de l’Etat indique que plusieurs personnalités sont « sur la sellette ». Pour ce journal, beaucoup de personnalités doivent des explications aux peuple par rapport à la « SHT gate ». En dehors d’Idriss Youssouf Boy, le canard s’interroge sur le rôle des responsables à différents niveaux allant des responsables de la SHT, des dirigeants de Glencore, du ministère du Pétrole, des Finances, de l’Agence nationale des investigations financières…jusqu’au président du Conseil militaire de transition lui-même qui « doit des explications au peuple ».

Le Pays informe de son côté que les inculpés « continuent de vomir les morceaux ». Cet hebdomadaire indique en effet que l’ancien DGA de la SHT, Tahir Issa Souleymane, a été relâché et que le DG d’Orabank, Mamadou Bass, lui, est toujours en détention, de même qu’Idriss Youssouf Boy. Il précise toutefois que l’enquête n’est toujours pas bouclée, que la justice n’est officiellement saisie et « on ne sait toujours pas exactement combien ont été siphonnés ».

Ce qui fait dire à L’Observateur que « La saga continue ». L’Obs qui écrit qu’à l’heure actuelle, toutes les forces vives de la nation s’agitent pour réclamer la tête des détourneurs et des complices.

Abba Garde se demande à ce sujet si le ministre des Finances, Tahir Hamid Nguilin et le directeur national de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), Idriss Ahmed Idriss « seront-ils happés ou non ? ». Car, assure-t-il, des « indices, et non des moindres, montrent bien que le ministre des Finances et du Budget et le Directeur national de la Banque des Etats de l’Afrique centrale sont pour bien de choses dans ce scandale financier ».

En définitive, selon N’Djamena Hebdo, les détournements des deniers publics sont « consubstantiels au régime des Déby ». Mais, enfonce-t-il le clou, « ils ont atteint leur paroxysme au cours des quatorze premiers mois du fils ».

Doha, déjà quatre mois

Le pré-dialogue entre les groupes rebelles et la délégation gouvernementale ont déjà duré quatre mois à Doha au Qatar. Pourtant, l’optimisme n’est pas vraiment de mise en vue de la signature d’un accord de paix.  

« Doha : improbable fumée blanche… », se désespère presque Le Pays. Le canard de Madjiasra Nako explique le refroidissement des négociations par les faits que les personnalités de Chérif Mahamat Zène qui dirige la délégation gouvernementale et du porte-parole du gouvernement, Abderaman Koulamallah ont cristallisé les relations entre le Tchad et le Qatar. Le Tchad qui accuse aussi le pays médiateur d’avoir « clairement pris position en faveur des politico-militaires ».

« Que peut-on encore attendre de Doha ? », s’interroge N’Djamena Hebdo qui se met à la place de « bon nombre de Tchadiens ». Le journal a donné la parole à quelques acteurs de la vie politique dont certains estiment qu’il ne faut rien attendre de Doha, alors que d’autres pensent qu’il ne faut pas perdre espoir. Le journal L’Opinion est plutôt d’avis avec les premiers. Pour lui, c’est une « véritable distraction ». Il met dos à dos, à la fois le médiateur, le gouvernement et les politico-militaires pour leur « manque de sérieux » qui a fait que durant tout ce temps, « il ne se dégage rien de clair comme conclusion…»