Le retour au pays du leader des Transformateurs après un an d’exil et la grève qui sévit à l’éducation nationale sont les sujets au menu de votre revue de presse hebdomadaire. 

Un retour qui fait énormément parler

L’image a fait le tour de la toile. Succès Masra, à genoux sur le tarmac de l’aéroport de N’Djamena, les deux mains ouvertes vers le ciel, sous les regards des ministres Abderamane Koulamallah et Aziz Mahamat Saleh. Après un an d’exil suite à la répression des manifestations du 20 octobre 2022, le président du parti Les Transformateurs ainsi que quelques-uns de ses proches sont rentrés au pays le 3 novembre après l’accord de Kinshasa signé le 31 octobre avec le gouvernement.

« Un retour sur la pointe des pieds », écrit L’Observateur. Car, relève l’hebdomadaire, contrairement à ce qui a été annoncé début octobre, l’arrivée du président des Transformateurs a été faite en « toute discrétion ». « Loin d’un retour triomphal, c’est en l’absence des foules et de ses militants que Masra est rentré au pays. La raison est simple : l’on craint un débordement des foules et des militants des Transformateurs », insiste L’Obs.

C’est un retour qui « laisse libre cours à toutes les spéculations », estime Le Visionnaire. Le journal qui rapporte qu’il y a un débat parmi les militants des Transformateurs entre ceux qui pensent « qu’il y a un temps pour faire la guerre et un temps pour faire la paix » et d’autres plongés dans « la confusion totale vis-à-vis de ce qu’ils qualifient de revirement politique ».

N’Djamena Hebdo quant à lui trouve cet accord « cynique et inique » en ce qui concerne notamment l’amnistie générale pour tous les acteurs civils et militaires impliqués dans les événements du 20 octobre 2022. Hebdo affirme qu’ainsi les victimes du 20 octobre 2022 sont « sacrifiés par Mahamat “Kaka” et Masra, au nom d’une réconciliation factice, sur l’autel de leurs obsessions à rester ou devenir coûte que vaille président de la République », déplore le journal.

Abba Garde pense exactement la même chose. Il assure qu’un « bon début d’exécution de l’accord fait circuler des valises dont le contenu finira par être dévoilé ». Et de poursuivre que « le temps de savourer l’air frais des lambris dorées des hôtels de la ville de N’Djamena, la loi d’amnistie sera votée par les godillots du palais de la démocratie au profit des tueurs à gage du 20 octobre 2022 ». Abba Garde conclut donc que « les morts attendront la résurrection, les invalides attendront la mort, les diplômés sans emploi désœuvrés attendront d’être frappés d’invalidité ».

Grève à l’éducation nationale

N’Djamena Hebdo rapporte qu’à l’issue de son assemblée générale le 2 novembre 2022, le bureau exécutif national du Syndicat des enseignants du Tchad (SET) a lancé une grève de sept (7) jours renouvelables pour revendiquer notamment le paiement des salaires coupés en 2016 lors des 16 mesures d’austérité, le paiement des frais de transport ou encore des effets financiers des avancements.

Le quotidien Le Progrès a constaté qu’en solidarité à ce mouvement d’humeur des enseignants du secteur public, les établissements scolaires privés ont aussi observé trois jours de grève.

« Le gouvernement de Kebzabo mis à rude épreuve », pointe L’Observateur. En effet, note-t-il, cette grève est une autre paire de manche que le Premier ministre aura à gérer en sus « des nombreux problèmes que connait son gouvernement ».

Une grève dont l’issue est incertaine car il y a des divisions profondes au sein du SET, le bureau exécutif a décidé d’y mettre un terme à compter du 11 novembre alors qu’un comité de crise qui dit avoir destitué le bureau a annoncé une grève sèche et illimitée.

Abba Garde va plus loin en soulignant que c’est « une vraie fausse rentrée » pour l’année scolaire 2023-2024 parce qu’au-delà de la grève qui perdure, la rentrée « n’est pas effective dans la Tandjilé, le Moyen-Chari, le Logone oriental dans bien d’autres provinces du Tchad ».