Le mandat d’arrêt international contre l’opposant Succès Masra et le premier anniversaire de la seconde phase de la transition, qui coïncide avec l’an un du gouvernement de Saleh Kebzabo, sont au menu de cette revue de presse hebdomadaire.

Succès Masra dans le viseur de la justice tchadienne

Le 5 octobre dernier, un mandat d’arrêt international émis par le procureur général près la cour d’appel de N’Djamena contre le président du parti Les Transformateurs, Succès Masra, en exil depuis la manifestation sévèrement réprimée du 20 octobre 2022, a fuité sur les réseaux sociaux. Ce, alors qu’il a annoncé son retour au pays pour le 18 octobre prochain. Il lui est reproché des infractions de tentative d’atteinte à l’ordre constitutionnel, atteinte à l’autorité de l’Etat, incitation à la haine et à un soulèvement insurrectionnel, atteinte à l’intégrité du territoire national et atteinte contre les institutions de l’Etat. Un mandat d’arrêt qui fait énormément parler.

Pour Abba Garde, ce mandat d’arrêt est « Nul et de nul effet parce que l’auteur est un notaire nommé procureur général en lieu et place d’un magistrat ». En effet, la nomination de Mahamat El-Hadj Abba Nana, magistrat qui s’est reconverti en notaire, comme procureur général est dénoncé depuis quelque temps par l’Ordre des avocats du Tchad. Sur le fond de l’affaire, le journal de Moussaye Avenir De La Tchiré se demande si l’impunité, « érigée en mode de gouvernance », a-t-elle déjà été enrayé au Tchad pour que Masra fasse l’objet d’un mandat d’arrêt international alors que « d’intouchables citoyens vivant à l’intérieur du pays défient, tous les jours, l’autorité de la justice sans être inquiétés ». Le journal en conclut que ce mandat d’arrêt international est la preuve que le président de transition et son entourage sont « hantés » par le leader des Transformateurs.

N’Djamena Hebdo et L’Observateur pensent exactement la même chose en employant tous les deux le mot « panique ». Hebdo argumente que depuis l’annonce du retour de Succès Masra, c’est « l’effervescence et l’euphorie » dans les rangs des Transformateurs alors que dans celui du pouvoir, c’est le « branle-bas et la peur ».

Le Visionnaire ajoute que les agitations de ces derniers jours prouvent à suffisance que le pouvoir en place « n’est pas prêt pour une politique d’apaisement et le respect de la démocratie dans notre pays ».

Finalement, l’opposant tchadien a repoussé à début novembre son retour initialement prévu le 18 octobre.

Le DNIS et le gouvernement de Kebzabo ont un an

Le Tchad est à un an du retour à l’ordre constitutionnel. En effet, le dialogue national inclusif et souverain organisé entre août et octobre 2022 a renouvelé la transition pour deux ans. A l’occasion du premier anniversaire de la fin de ce dialogue, le chef de l’Etat a fait un bilan.

« Mahamat Kaka peint un faux tableau », estime L’Observateur. Pour ce titre, c’est un tableau « reluisant, difficilement conforme aux réalités et aux vécus des Tchadiens », que le chef de la transition a peint.

Le Visionnaire, lui, évalue les membres du gouvernement de Saleh Kebzabo car, formé à la sortie du DNIS, il a également un an. Sous Saleh Kebzabo, écrit-il, « le Tchad ne fait que reculer ». En effet, juge ce journal, les épaules de l’ancien opposant « ne peuvent plus supporter les multiples problèmes, nés en grande partie de son gouvernement ».