Le développement du coup d’Etat au Niger et le durcissement de la grève des magistrats sont les sujets qui ont retenu l’attention de la presse nationale.

Les putschistes nigériens reçoivent des soutiens

Le 26 juillet dernier, le président nigérien Mohamed Bazoum a été renversé par sa garde, qui a fini par recevoir le soutien de l’Etat-major des armées. En dépit de la pression de la communauté internationale et principalement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui allie négociations et menace d’intervention armée, les militaires sont toujours au pouvoir. Bien plus, ils reçoivent des soutiens « tous azimuts » comme l’écrit N’Djamena Hebdo. Le journal cite l’opposition des sénateurs nigérians et députés sénégalais à l’intervention militaire (le Nigéria et le Sénégal sont deux pays membres de la CEDEAO partisans d’une action armée) mais aussi et surtout du Mali et du Burkina, des paysans voisins gouvernés aussi par des militaires qui affirment que « toute intervention militaire pour rétablir Mohamed Bazoum serait considérée comme une déclaration de guerre à leurs deux pays », rapporte Hebdo.

Abba Garde pense qu’excédée par le soutien dont bénéficie la junte, la France « a actionné ses valets de la CEDEAO notamment la Côte d’Ivoire, le Bénin, le Nigéria et le Sénégal » pour prononcer des sanctions « mortelles » contre le Niger et menacer d’intervenir militairement. « Pour la France, la dernière manœuvre, encore plausible, consistera à mobiliser la résolution 2171 du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies pour une intervention militaire au Niger. Elle y rencontrera la Russie et la Chine, elles aussi détentrices d’un droit de véto », envisage-t-il.

Ce qui amène Le Visionnaire à conclure que « Macron [est pris] dans le tourbillon des transitions » avec à la Une la photo du président français entourée des militaires qui dirigent actuellement le Tchad, le Mali, le Niger, le Burkina et la Guinée. A l’exception du Tchad, la France perd en effet de plus en plus de son influence dans ses anciennes colonies où les relations sont tendues avec les militaires qui ont pris le pouvoir.

Les tribunaux sont toujours fermés

Depuis le 21 juin 2023, les magistrats sont en grève pour revendiquer de meilleures conditions de travail. Depuis lors, c’est un bras de fer avec le gouvernement et principalement le ministre de la Justice, Mahamat Ahmad Alhabo qui qualifie les revendications des magistrats de politiques. Il a même menacé de suspendre les salaires de ceux qui ne reprendraient pas le travail.

D’où « Alhabo méprise-t-il la justice ou les magistrats ? » que placarde N’Djamena Hebdo. Cet hebdomadaire assure que depuis qu’il trône à la tête de la chancellerie tchadienne, Mahamat Ahmad Alhabo « n’aurait jamais rien voulu entendre de tout ce qui est revendication des magistrats. Il vient d’en donner la preuve par divers actes à visées déstructurantes des deux formations syndicales dont la solidarité dans la lutte commence à inquiéter au plus haut point ».

Mais pour Abba Garde, Alhabo n’est que le « dindon de la farce ». Il développe que la tête de l’opposant d’hier est « couverte d’une toile d’araignée tissée par les thuriféraires d’un système actionnaire de la destruction de l’appareil judiciaire. Il se trouve entre le marteau et l’enclume pendant que l’Etat de droit se trouve en vacances prolongées ».

C’est pendant qu’ils sont en grève que le Premier ministre de transition, Saleh Kebzabo, met en place une commission chargée de contrôle et de vérification des dossiers administratifs des magistrats, nous apprend Le Visionnaire. Une décision rejetée en bloc par les deux syndicats des magistrats qui martèlent que le Premier ministre qui est le chef du gouvernement et non du pouvoir judiciaire n’est habilité à initier un tel contrôle.