Les 100 jours du gouvernement de Saleh Kebzabo et le départ d’Ali Haroun de la tête de la commune de la capitale retiennent l’attention de la presse tchadienne.
Le bilan peu flatteur de Kebzabo à la primature
Formé le 14 octobre 2022, le gouvernement de Saleh Kebzabo a fait 100 jours le 21 janvier dernier. L’occasion pour les journaux de revenir sur ce cap symbolique.
C’est le cas du Visionnaire qui attribue la note de 5/20 à l’ancien opposant. « Un zoom sur ces 100 jours permet de déduire clairement que le gouvernement de SK ne vaut rien », note le journal de Juda Allahondoum qui pense que ce sont « 100 jours de récompense » (à travers les nominations à des postes de responsabilités), « 100 jours dans le sang » (en référence à la répression sanglante de la marche du 20 octobre 2022), « 100 jours d’insécurité », « 100 jours dans l’eau » (l’inondation qui a frappé les quartiers du 9ème arrondissement de la capitale), « 100 jours sans électricité », « 100 jours de faim », « 100 jours de gémissements et de grincements de dents », « 100 jours de frustrations ».
N’Djamena Hebdo qui ne dresse pas non plus un bilan très flatteur trouve des circonstances atténuantes au Premier ministre de transition. « A l’instar de ses prédécesseurs Pahimi Padacké Albert et de tous les premiers ministres de Déby père, la marge de manœuvre de Kebzabo reste trop étroite. Le président de la transition garde tout par devers lui, recentre tout autour de sa personne et de son homme de confiance, Idriss Youssouf Boy (IYB), récemment promu à la tête du cabinet présidentiel et présenté comme un vice-président, donc comme le véritable chef de l’exécutif ».
Mairie de N’Djamena : Ali Haroun out, madame Hanana Douga Bartchiret in
Le lundi 16 janvier, les conseillers municipaux de la ville de N’Djamena, lors d’une session extraordinaire, ont destitué le maire Ali Haroun pour « malversation financière » et l’ont remplacé par Fatimé Zara Hanana Douga Bartchiret. Mais déjà la veille, son départ a été annoncé par les réseaux sociaux et des médias en ligne. Même si le service de communication l’a démentie, la nouvelle a été confirmée le lendemain.
Pour le Visionnaire, Ali Haroun est donc « emporté par les réseaux sociaux ». Une manière de procéder qui n’a plu au bourgmestre sortant de la ville de N’Djamena et il l’a fait savoir lors de la cérémonie de passation de service.
Mais L’Observateur pense qu’il est simplement en « congé administratif ». Car, argumente-t-il, « il reviendra tôt ou tard ». « M. Ali Haroun n’est pas à sa première disgrâce à la mairie de N’Djamena », insiste L’Obs.
Abba Garde quant à lui se penche sur sa remplaçante. « Faut-il croire en Mme Bartchiret ? », s’interroge-t-il. Et à lire entre les lignes, la réponse serait plutôt négative. Car, même si le journal lui tresse des lauriers, il souligne qu’elle hérite « d’une commune complètement dévorée par un fauve sans pitié ».