L’installation officielle des membres du Conseil constitutionnel et de l’Agence nationale de gestion des élections (ANGE) et les menaces des syndicats qui envisagent la reprise des grèves sont les sujets au menu de votre revue de presse hebdomadaire.

Les institutions électorales s’implantent

Malgré les contestations sur leurs compositions, l’ANGE et le Conseil constitutionnel sont déjà en place. Leurs membres ont prêté serment et pris officiellement fonction. L’ANGE a pour président le magistrat Ahmed Bartchiret et le Conseil constitutionnel est dirigé par l’avocat et ancien porte-parole du MPS, l’ancien parti au pouvoir, Jean-Bernard Padaré.

Au sujet de Padaré justement, Le Visionnaire estime qu’il est au « sommet de son ascension ». Ce journal qui relève qu’il a été plusieurs fois ministre sous Déby-père pense que « la carrure de Me Jean-Bernard Padaré ne fait aucunement obstacle à la gestion du Conseil constitutionnel ».

Mais pour L’Observateur, l’ANGE et le Conseil constitutionnel sont « deux institutions clés pour légitimer le pouvoir de “Kaka” ». L’Obs assure que le président de transition a su placer ses « personnes et ses pions » partout à la tête des instances qui organisent et légitiment les élections dans ce pays. Ce qui lui fait conclure que Mahamat Idriss Déby s’est « frayé grandement le chemin pour légitimer son pouvoir à travers les élections présidentielles à venir, que le Premier ministre de transition, Dr Succès Masra, va superviser “les yeux fermés” ».

L’opposant Yaya Dillo, dans les colonnes d’Abba Garde, va dans le même sens en dénonçant un processus électoral « déjà biaisé ». Le président du parti socialiste sans frontières déclare que la nomination des membres de l’Agence en charge des élections et du Conseil constitutionnel « proches de la junte au pouvoir, viennent jeter les bases des fraudes électorales à venir ».

Les syndicats ne sont pas contents

Après une grève de deux mois, les enseignants ont repris les cours le 8 janvier, accordant un mois au nouveau gouvernement pour accéder à leurs revendications dont la principale est le remboursement des indemnités coupées à travers les fameuses seize mesures d’austérité de 2016. Mais Abba Garde craint une relance de la grève. Car, constate-t-il, « la solution envisagée n’est pas trouvée » et le climat reste « toujours tendu ». Mais lors d’une assemblée générale, les enseignants ont prorogé la trêve d’un mois pour donner une autre chance au gouvernement.

Mais ce répit risque d’être éphémère, car la plateforme syndicale revendicative, composée des principales centrales syndicales qui ont signé un pacte social triennal avec le gouvernement le 4 octobre 2021, sont mécontents. Lors d’une conférence de presse le 6 février pour évaluer l’exécution de ce pacte par le gouvernement, rapporte Le Progrès, ces centrales estiment à seulement 13% ce qui est appliqué. « Cette situation démontre le manque de volonté du gouvernement », accusent les syndicalistes. Pire, ils pensent que le président de transition, garant de ce pacte ne les respecte pas, car une demande d’audience introduite depuis le 16 janvier est restée sans suite. La plateforme syndicale revendicative accorde donc un délai d’une semaine au gouvernement. « Les centrales syndicales préviennent qu’au-delà de ce délai, la grève sera inévitable », informe ce quotidien.