Les réactions suite à l’adoption du projet de la Constitution par le Conseil national de transition et l’appel du Tchad à la communauté internationale à l’aider à porter le fardeau des réfugiés soudanais sont les sujets au menu de votre revue de presse.

La Constitution de la discorde

Après le gouvernement, le Conseil national de transition a adopté le projet de Constitution à soumettre à un référendum. Alors que le dialogue national a décidé que la question de la forme de l’Etat qui était l’objet de débats houleux soit soumis au référendum, ce projet de Constitution ne prend en compte que l’Etat unitaire. Le gouvernement a justifié que si le non l’emportait, une nouvelle Constitution avec l’Etat fédéral sera rédigée.

« Supercherie inadmissible ». C’est le titre de l’éditorial d’Abba Garde qui n’est pas surpris par l’adoption de ce projet de Constitution par le CNT. « Il ne pouvait en être autrement quand on sait qui est coopté dans cette cantine de réhydratation pour de nombreux exilés alimentaires rentrés au pays et des grabataires fanés de l’opposition qui y retrouvent un peu de souffle ». Le journal de Moussaye Avenir De La Tchiré qui pense aussi que l’issue du référendum, à savoir l’adoption de cette Constitution, est connue. « Il restera au peuple de gérer les fractures qui seront davantage plus grandes avec le dangereux repli identitaire galvanisé par des propagandes- fortement soutenues », écrit-il.

Le Visionnaire d’ajouter que tous les indices sont pour la « perpétuation » du pouvoir de la famille Déby. Car, argumente-t-il, « rien de concret ne se dessine dans le sens de l’alternance démocratique ».

Mais, « S’il n’y a pas deux projets de Constitution à présenter au peuple tchadien au référendum sur la forme de l’Etat, il n’y aura pas de référendum », tempête le porte-parole du Bloc fédéral, Baniara Yoyana dans les colonnes de N’Djamena Hebdo. En effet, rappelle-t-il, la soumission de la forme de l’Etat fédérale au référendum a été « arrachée d’âpres luttes » au dialogue national inclusif.

Afflux des réfugiés soudanais : le Tchad implore la communauté internationale

Depuis deux mois et demi, l’armée soudanaise dirigée par le général Al-Burhan et les forces de soutien rapide du général Hamdane Daglo dit Hemetti se livrent à des combats dévastateurs. Un conflit qui a poussé au moins 150.000 Soudanais à trouver refuge à l’Est du Tchad, selon l’ONU.

« Kaka et Kebzabo appellent à l’aide », rapporte N’Djamena Hebdo. Le chef de l’Etat lors du sommet de Paris les 22 et 23 juin 2023 pour le nouveau pacte financier mondial et le chef du gouvernement face au corps diplomatique à N’Djamena le 24 juin. « La mobilisation de la communauté internationale face au drame humanitaire et à la détresse que vivent nos frères et sœurs réfugiés soudanais n’est pas à la hauteur de la mobilisation observée sous d’autres cieux, laissant seul le Tchad face à l’accueil des réfugiés en épuisant au maximum ses ressources propres », a lancé le Premier ministre face aux diplomates accrédités au Tchad.

Mais pour Abba Garde, « Kebzabo fait “allâroo” », expression en arabe local qui signifie tendre la sébile. Le canard trouve que c’est un revirement « spectaculaire ». Car, indique-t-il, Saleh Kebzabo tend aujourd’hui la sébile aux mêmes partenaires à qui il brandissait en février 2023 la souveraineté du Tchad parce qu’ils exigeaient la conduite d’une transition inclusive et apaisée.