La presse tchadienne consacre une bonne partie de ses colonnes au dialogue national dont le début est annoncé pour le 15 février.
Au fur et à mesure que l’on se rapproche de la date du 15 février retenue pour le dialogue national, les débats s’intensifient, entre ceux qui sont confiants pour ce grand rendez-vous et d’autres qui restent méfiants.
Le ministre d’Etat chargé de la Réconciliation nationale et du Dialogue, Acheikh Ibn Oumar qui rassure, dans les colonnes de la Voix, sur l’état d’avancement des préparatifs, indique cependant que « seule la volonté affirmée des uns et des autres permettra de sortir le Tchad de cette situation ». Le ministre de réaffirmer la volonté du gouvernement de favoriser la participation de « toutes les sensibilités du pays à ce dialogue ».
Mais pour L’Observateur, le climat politique et social n’augure « rien d’inclusif, encore moins sincère concernant ce dialogue ». Car, développe-t-il, il y a d’un côté les partisans et acteurs de l’organisation de cette messe nationale qui « multiplient des rencontres, des pré-dialogues et autres pour convaincre un bon nombre des Tchadiens d’y prendre part ». Du côté du comité d’organisation du dialogue national inclusif (CODNI), poursuit le journal à la loupe, « les choses s’activent car, dit-on, c’est le dernier virage ». Cependant, nuance L’Obs, Dr Succès Masra, leader du parti Les Transformateurs ainsi que la Coalition des actions citoyennes Wakit Tamma (ceux-ci ne sont pas toujours d’accord des conditions d’organisations du dialogue et de la gestion de la transition), et certains partis politiques de l’opposition, « attendent au tournant la transition dirigée par le cercle des 15 généraux ».
Le Citoyen de son côté, pense que le CODNI est « entre doute et sincérité ». En effet, le journal de Goual Nanassoum a constaté, lors des séances de restitution des travaux du CODNI aux différentes sensibilités organisées pendant deux semaines dans un hôtel de la place, « un ton peu constructif » de certains leaders de partis politiques et d’organisations de la société civile. « Ce qui est sûr, l’idée du faux qui se trame dans ces organes chargés d’organiser le dialogue, qui était perceptible, a fini par éclater brutalement au grand jour lorsque le ministre d’Etat chargé de la Réconciliation nationale, Acheikh Ibn Oumar, a affirmé que la responsabilité de désignation des participants revient au PCMT », relève cet hebdomadaire.
« Pour un échec du dialogue national », pointe Abba Garde qui a relevé de nombreux « manquements » lors de ces séances. Entre la rencontre avec les partis politiques « qui a failli tourner au vinaigre » parce que les politiques ont estimé qu’ils n’ont pas été consultés au départ, les personnes handicapées qui soulignent qu’elles ne sont pas représentées dans les sous-comités thématiques du CODNI et certaines forces vives qui ont brillé par leur absence, Abba Garde conclut qu’on est « en route vers un dialogue ‟d’ivrognes” ».