Les premiers pas de Succès Masra comme Premier ministre et la reprise des cours après deux mois de débrayage des enseignants sont les sujets sur lesquels s’attardent la presse tchadienne.

« Masra, au pied du mur »

Nommé Premier ministre le 1er janvier dernier, Succès Masra a formé son gouvernement le lendemain.

Pour Le Progrès, c’est le « Point d’orgue d’une lutte politique ». Car, rappelle ce quotidien, c’est après cinq ans de « farouche opposition », d’abord au maréchal du Tchad, feu Idriss Déby Itno, puis au président de transition, général Mahamat Idriss Déby Itno, que le président du parti Les Transformateurs est devenu le tout Premier ministre de la 5ème République.

La prière de l’hebdomadaire Le Pays est que le président de transition et son Premier ministre puissent travailler en « bonne intelligence » pour ouvrir le chantier électoral qui reste « l’enjeu majeur de cette année 2024 ».

Toutefois, N’Djamena Hebdo pense que Masra est « au pied du mur ». D’abord parce qu’il a obtenu une équipe gouvernementale « hétéroclite » dont les principaux rôles sont tenus par le Mouvement patriotique du salut (MPS) et ses alliés, « soutien de Déby père et de son fils Mahamat “Kaka” ». Mais aussi, détaille Hebdo, les défis sont aussi « nombreux qu’immenses ». Aussi, renchérit le journal, dans cette cohabitation entre Mahamat Idriss Déby et Succès Masra, « imposée par Paris, tous les coups peuvent sortir dans la perspective de la prochaine présidentielle ».

C’est dans ce sens que Le Visionnaire s’interroge si l’on s’achemine vers un « clash inéluctable ». Pour ce journal, les indices « ne sont pas rassurants » au sujet de la réconciliation entre le président de transition et son ancien farouche opposant.

L’Observateur insiste en effet que l’élection présidentielle à laquelle les deux vont être « sans nul doute candidats » risque de faire « voler en éclats cette cohabitation ».

Le gouvernement et les enseignants trouvent un terrain d’entente

« Enfin la reprise des cours ! », s’exclame Le Visionnaire. L’hebdomadaire informe que la grève des enseignants, entamée par le Syndicat des enseignants du Tchad (SET) puis prolongée en grève sèche et illimitée par le comité de crise est suspendue pour une période d’un mois.

L’Observateur rappelle que les revendications des enseignants sont notamment les indemnités coupées lors des 16 mesures d’austérité en 2016, les arriérés des enseignants nouvellement intégrés, les primes de craies, les frais de transport, le relèvement des points d’indices, le logement et les actes de carrière.

Pour N’Djamena Hebdo, le Premier ministre a « bien débuté » en réussissant à convaincre le comité de crise qui s’est autoproclamé bureau provisoire du Syndicat des enseignants du Tchad à suspendre la grève. Mais sur ce dossier, note-t-il, Masra n’a qu’un mois pour trouver les réponses aux revendications des enseignants.

Il faut préciser que la grève a été suspendue pour un mois à compter du 6 janvier pour permettre les négociations avec le gouvernement. Au terme de ce délai, une assemblée générale sera convoquée pour aviser.