La mise à la retraite de 47 généraux, la grogne des magistrats contre la réforme du Conseil supérieur de la magistrature ou encore la polémique autour du projet de constitution sont les sujets au menu de votre revue de presse hebdomadaire.

 L’armée délestée de 47 généraux

Par un décret du 13 juin, le président de transition a envoyé 47 généraux à la retraite.

N’Djamena Hebdo rappelle que la mise à la retraite des officiers supérieurs de l’armée nationale tchadienne a été gelée depuis 2011 par le défunt président Idriss Déby Itno. Des sources militaires qui se sont confiées à Hebdo informent que l’envoi de ces généraux à la retraite s’inscrit dans le cadre d’un processus de réforme consistant à réduire le nombre « pléthorique de généraux » de l’armée tchadienne dont la prise en charge essouffle le trésor public et de permettre d’avoir un effectif contrôlable et financièrement maitrisable.

Mais pour L’Observateur, « Kaka joue avec le feu ». Car, estime-t-il, « cet acte risque de péter à la gueule du jeune général cinq étoiles, sachant le poids que ces désormais généraux retraités ont au sein de l’armée tchadienne ».

Justement, l’un d’eux, Idriss Dokony Adiker « dénonce une injustice », écrit La Voix. Par une lettre adressée au chef de l’Etat, l’ancien ministre de la Sécurité publique relève que le décret les mettant à la retraite constitue une violation des textes en ce qui concerne son cas.

Le projet de la nouvelle Constitution devant les Conseillers nationaux

Après son adoption en conseil des ministres le 2 juin 2023, le projet de Constitution est soumis, à partir de ce 26 juin, à l’appréciation des conseillers nationaux avant le référendum pour son adoption définitive. Mais ce projet de loi fondamentale est loin de faire l’unanimité.

« Polémique autour du projet de Constitution », pointe Le Pays. Un texte qui, constate cet hebdomadaire, consacre l’Etat unitaire décentralisé. « Il n’y aura pas de référendum comme recommandé par les résolutions du dialogue national inclusif et souverain », martèle-t-il.

Dans une interview à La Voix, le président du parti PRET et Conseiller national, Bongoro Théophile, parle de « filouterie politique » du gouvernement. Pour lui, c’est un « pied de nez » au dialogue national inclusif et souverain dont les recommandations avaient prévu deux référendums : le premier pour déterminer la forme de l’Etat et le second pour adopter la Constitution prenant en compte la forme de l’Etat.

L’Observateur affirme carrément qu’on s’achemine vers l’adoption d’une « Constitution biaisée ». Pour ce journal, le gouvernement est dans sa « logique d’opérer un forcing afin d’organiser son référendum constitutionnel d’ici le 19 novembre prochain comme prévu ».

Les magistrats vent debout contre la réforme du Conseil supérieur de la magistrature

Les magistrats sont également contre ce projet de Constitution ou du moins contre ses dispositions sur la réforme du Conseil supérieur de la magistrature (CSM). Les nouveautés c’est que ce ne sera plus le chef de l’Etat qui sera président du CSM mais le président de la Cour suprême mais aussi le fait que de non magistrats vont être membres de cet organe.

Abba Garde écrit ainsi que les magistrats « dénoncent l’amateurisme dans la réforme ». Les deux syndicats des magistrats, le SMT et le SYAMAT, sont unanimes. Ils ne comprennent pas que de non magistrats puissent faire partie du CSM, censé gérer la carrière des magistrats. Mais surtout, ils estiment qu’à travers le président de la Cour suprême qui peut être nommé et révoqué par le chef de l’Etat, l’exécutif aura toujours la mainmise sur le judiciaire.

« Le SMT persiste et signe », placarde aussi L’Observateur. En effet, le vice-président de ce syndicat, Abdoulaye Bono Kono, dont les propos sont rapportés par L’Obs, affirme que c’est une réaction avant-gardiste pour attirer l’attention des plus hautes autorités afin que « ce qui est en train d’être tramé s’arrête pour que règne une justice indépendante ».