L’accord entre le Tchad et la Hongrie pour le déploiement des militaires de ce pays d’Europe de l’Est au Tchad, le branle-bas de combat à quelques semaines du référendum constitutionnel et l’adoption par le gouvernement du projet de loi de finances 2024 sont les sujets qui ont retenu l’attention de la presse tchadienne.

La Hongrie va déployer des militaires au Tchad

Le gouvernement hongrois a annoncé avoir obtenu le quitus de son parlement pour le déploiement de troupes au Tchad.

N’Djamena Hebdo informe ainsi que c’est un contingent de 200 à 400 hommes équipés des moyens techniques, des armes et des équipements nécessaires qui seront déployés au Tchad « d’ici peu » et qu’ils resteront jusqu’au 31 décembre 2025. « Officiellement, les troupes hongroises fourniront des services de conseil, de soutien et d’encadrement sur le champ de bataille en soutien à la lutte contre le terrorisme. Mais d’autres sources soutiennent qu’elles seront à N’Djamena pour assurer principalement la sécurité du Général Mahamat Idriss Déby jusqu’à son investiture après la prochaine présidentielle », détaille Hebdo.

« Wagner arrive ! », titre à sa Une Abba Garde qui pense que c’est le groupe de mercenaires russes qui arrive sous « un autre boubou ». Point par point, cet hebdomadaire démonte les arguments avancés pour justifier ce déploiement de soldats hongrois. Le journal analyse que le président de transition tchadien, instruit par ses « maitres français » de ne pas se présenter à l’élection présidentielle, a pour « seule acrobatie à portée de main » la rupture avec la France.  « Il faut bien trouver une force de substitution disponible et prête à tout. La plus accessible à l’heure actuelle est Wagner, le groupe de mercenaires russes devenus des infréquentables mondiaux…Il fallait contourner par des armées sous-traitantes de la Russie. Sur ce, le tour est joué », dissèque-t-il.

Le référendum constitutionnel continue de susciter des remous

Le référendum constitutionnel emportant également la forme de l’Etat est prévu pour le 17 décembre prochain. Le président de la Commission nationale chargée de l’organisation de ce scrutin, le ministre de l’Administration du territoire, Limane Mahamat, a annoncé le 7 novembre dernier que la campagne électorale débute le 25 novembre. Il a, par la même occasion, donné les chiffres globaux du fichier électoral.

Des chiffres qui laissent perplexe Le Visionnaire. Pour certaines provinces, le nombre d’électeurs « aurait été gonflé pour des buts inavoués », accuse-t-il. Ce qui amène le journal à s’interroger sur la véracité des statistiques affichées dans certaines provinces du pays.

Abba Garde estime ainsi que ce référendum est un « pari risqué ». Car, insiste-t-il, « En lui-même problématique, le référendum qui devra départager les Tchadiens sur le projet de Constitution taillé sur mesure, (…) divise les acteurs politiques en plusieurs camps ».

Mais pour N’Djamena Hebdo, ce scrutin n’est rien d’autre que « le dernier virage de la légitimation » du président de transition. Ce journal écrit que « droit dans ses bottes », Mahamat Idriss Déby continue son processus de démocratisation. « L’allié Kebzabo et ses hommes-liges, Kabadi, Limane et consorts lui ont ouvert la voie royale et l’y conduisent au pas pressé. Ils sont tout près de légitimer par les urnes son coup d’Etat constitutionnel du 20 avril 2021 », assure Hebdo.

Un budget 2024 excédentaire

Un conseil des ministres tenu le 8 novembre a adopté le projet de loi de finances s’élevant à 2 004 milliards en recettes (contre 1 884 milliards en 2023) et 1935 milliards en dépenses, rapporte le quotidien Le Progrès.

« Etat providence ou visée électoraliste ? », s’interroge La Voix. En effet, pour ce journal, si du côté du gouvernement, la finalité est d’améliorer les conditions de vie des populations, « beaucoup y voient un projet à visée électoraliste ».

Le Visionnaire pense la même chose. « L’année 2024 semble être une année électorale, le président de transition posera certainement des milliers de pierres suivant ce budget, question de charmer son électorat », croit l’hebdomadaire.