Les affrontements entre les forces de défense et de sécurité et les partisans de l’opposant Yaya Dillo ayant causé la mort de ce dernier et l’annonce de la date de l’élection présidentielle par l’Agence nationale de gestion des élections (ANGE) sont les sujets au menu de votre revue de presse hebdomadaire.

Les armes avant les urnes

Les journées du 27 et 28 février 2024 ont été marqués par des affrontements, d’abord aux abords de l’Agence nationale de sécurité de l’Etat (ANSE) puis au siège du parti socialiste sans frontières. Il y a plusieurs morts dont le leader du PSF, Yaya Dillo. « N’Djamena mouvementé ce mercredi (28 février, Ndlr) », a constaté Le Progrès. Le quotidien qui souligne que c’est l’arrestation d’un membre du PSF qui a « mal tourné ».  Ce membre du parti de feu Yaya Dillo, poursuit notre confrère, est accusé d’avoir « fomenté, le 19 février 2024, une tentative d’assassinat du président de la Cour, M. Samir Adam Annour ». Suite donc à son arrestation, « des proches de ce membre du PSF se sont rendus à l’Agence nationale de sécurité de l’Etat ». Le Progrès de conclure que les échanges de tirs entendus le 28 février « seraient une tentative d’arrestation du leader de ce parti ». Finalement, le procureur de la République a confirmé la mort de Yaya Dillo lors de cet assaut contre le siège de son parti.

L’Observateur qui parle de « Duel des pistoléros à N’Djamena » note que cette « guérilla urbaine a quelque peu éclipsé la montée du prix des carburants ». Pour L’Obs, c’est autour du lancement du processus électoral qu’est né « cet imbroglio ». Car, cet hebdomadaire pense que « deux camps du clan Déby s’opposent actuellement pour le pouvoir ».

Les Tchadiens vont élire leur président le 6 mai 2024

La presse tchadienne relève que ces affrontements à N’Djamena interviennent au lendemain de l’annonce de la date de l’élection présidentielle par l’Agence nationale de gestion des élections (ANGE). Scrutin prévu le 6 mai 2024.

Pour N’Djamena Hebdo, avec l’adoption du nouveau Code électoral par le Conseil national de transition et sa promulgation le 22 février, « C’est la voie royale vers un plébiscite » pour Mahamat Idriss Déby. Le président de transition qui, rappelle Hebdo, est le candidat désigné du Mouvement patriotique du salut et qui veut « ratisser large », être le candidat d’une « grande alliance pour asseoir sa légitimité démocratique ». C’est pourquoi, cet hebdomadaire constate qu’on assiste « à un ballet burlesque de soutiens de sa candidature ».

En plus des partis politiques, Le Progrès annonce que « La société civile fait bloc derrière le chef de l’Etat ». Le quotidien détaille que des organisations composées d’associations des femmes, des jeunes et des personnes vivant avec un handicap sont réunies dans « l’Alliance des organisations de la société civile » pour soutenir la candidature du président de transition à la présidentielle.

Le Visionnaire, quant à lui, s’interroge sur ce que cache le « mutisme de MIDI » face aux sollicitations des partis politiques et des organisations de la société civile. Et le journal de répondre lui-même que c’est une stratégie visant à « endormir » l’opinion nationale, et surtout la communauté internationale qui semble « rigide » sur sa position selon laquelle les dirigeants de la transition ne peuvent être candidats aux élections pour le retour à l’ordre constitutionnel.

Il faut préciser que le chef de l’Etat a mis fin au suspense le 2 mars 2024 en acceptant l’investiture de la coalition « Pour un Tchad uni » comme candidat à la présidentielle du 6 mai prochain.

Une élection dont L’Observateur doute déjà de sa sincérité. « De la manière où le processus est en train d’être bâclé, surtout avec l’utilisation de l’ancien fichier électoral biaisé et tant contesté par la classe politique et la société civile, peut-on encore parler de l’organisation d’une élection présidentielle crédible et démocratique au Tchad ? », s’interroge le journal fondé par Sy Koumbo Singa Gali.