Les tueries de Krim Krim dans le Logone occidental et le procès à Koro Toro des personnes arrêtées suite aux manifestations du 20 octobre constituent les sujets de votre revue de presse.

Des gendarmes tuent à Krim Krim

Du 22 au 23 novembre, nous informe Le Visionnaire, un conflit entre agriculteurs et éleveurs est survenu dans le canton Kab, dans la sous-préfecture de Krim Krim (département de Gueni), province du Logone Occidental. Un conflit qui, raconte le journal, s’est soldé par des tirs d’arme à feu à la brigade, faisant 10 morts, une vingtaine de blessés et quelques arrestations. Le Visionnaire note que les gendarmes ont tiré sur les paysans qui sont allés à la brigade pour réclamer la libération d’un des leurs arrêté suite à ce conflit et qui faisaient de la résistance. Le préfet de Gueni, Moussa Dassidi, dont le journal a recueilli sa version, a affirmé que ce sont environ 400 paysans munis d’armes blanches qui ont investi nuitamment la brigade.

N’Djamena Hebdo placarde à sa Une : « Massacre à Krim Krim » avec, à l’appui les images des personnes abattues dont le nombre est plutôt de 9 d’après Hebdo. « Est-il admissible qu’à chaque fois qu’un conflit éleveurs/agriculteurs éclate que l’on puisse compter des morts ? » se demande-t-il tout en exhortant les autorités à « tout mettre en œuvre pour arrêter ces massacres des innocentes victimes ».

L’Obs qui donne aussi un bilan de 9 morts interpelle directement le Premier ministre de transition, Saleh Kebzabo, qui a promis devant les conseillers nationaux lors de la présentation de son programme politique d’enrayer le phénomène de conflits intercommunautaires.

Les avocats boycottent le procès de Koro Toro

Le mardi 29 novembre, s’est ouvert à la prison de Koro Toro le procès des centaines de personnes arrêtées suite aux manifestations du 20 octobre ayant occasionné 50 morts selon le gouvernement. Mais le barreau du Tchad dénonce une « mascarade judiciaire », comme l’écrit N’Djamena Hebdo. En effet les avocats, en plus de refuser de plaider à cette audience, ont décidé de suspendre les activités sur l’ensemble du territoire tchadien pendant la durée dudit procès. « Le Barreau du Tchad…oppose un refus catégorique de plaider devant une juridiction de N’Djamena siégeant en dehors de son ressort territorial à Koro Toro dans une prison sans accès à la population au prétendu nom d’audience foraine », a déclaré Me Koulmem Nadjiro, bâtonnier intérimaire.

L’Observateur n’écrit pas autre chose en parlant de « parodie de procès ». Pour ce journal, le gouvernement veut « prendre le devant pour se disculper de la terrible répression dont il a fait usage lors de la manifestation du 20 octobre 2022. Aussi, il tente par tous les moyens d’influencer sur l’enquête et les résolutions de la commission d’enquête internationale qui n’a pas encore mené ses investigations ».