Dans cette revue de presse hebdomadaire, il est essentiellement question d’élections présidentielles : celle à venir au Tchad et celui qui a consacré la victoire de Bassirou Diomaye Faye au Sénégal.

Une course à 10

L’élection présidentielle devant mettre un terme à la transition aura lieu le 6 mai 2024. Le Conseil constitutionnel a rendu, le dimanche 24 mars dernier, la liste des candidats retenus. Le Progrès informe que le Conseil a retenu 10 candidats et recalés et 10 autres.

Les « malheureux » sont Abderahim Younous Ali, Ahmat Soubiane Hassaballah, Nasour Ibrahim Neguy Koursami, Mahamat Nour Moustabchir, Djimet Khamis Ahmat, Abderahim Mahamat Ahmat Nour, Rakhis Ahmat Saleh, Ibrahim Ahmed Koulamallah, Djimet Clément Bagaou et Mme Koumadji Mariam Ndjelar.

Du côté des « heureux », Le Progrès cite Mahamat Idriss Déby Itno, Mansiri Lopsikreo, Assyongar Masra Succès, Bebzouné Bongoro Théophile, Alladoum Djarma Balthazar, Nasra Djimasngar, Pahimi Padacké Albert, Yacine Abderamane Sakine, Mbaïmon Guedmbaye Brice et Beassemnda Lydie.

L’Observateur s’interroge sur les « réelles intentions de cet écrémage ». L’hebdomadaire répond lui-même que l’objectif est de faire en sorte pour laisser le « boulevard libre » à Mahamat Idriss Déby Itno dans la zone septentrionale du pays.

Le Visionnaire pense la même chose en parlant d’un « tamisage géopolitique des candidats ». Il développe son argumentaire en relevant que ce travail d’ « écrémage » opéré par l’équipe de Me Jean-Bernard Padaré (président du Conseil constitutionnel, ndlr) a « beaucoup plus visé les candidatures des cadres du septentrion ». Le journal note que sur les 10 candidatures rejetées, 8 sont celles de personnalités provenant du grand nord.

Décidément, c’est aussi la même lecture du côté de N’Djamena Hebdo. « Eliminer toute concurrence dans le centre et le nord du pays, c’est la vieille recette utilisée par Idriss Déby au cours des différentes élections présidentielles qu’il a organisées, entre 1996 et 2021. Son fils héritier, Mahamat “Kaka”, a récupéré cette recette qui a toujours bien marché ; il laisse en jeu la candidature de Yacine Abderamane Sakine, pour enfumer l’opinion », écrit Hebdo dont le titre de l’édito est « Mahamat “Kaka” et ses neuf “lièvres” », analyse Hebdo.

Quoi qu’il en soit, L’Info, le journal de l’Agence tchadienne de presse et d’édition (ATPE) en conclut que la publication de la liste des candidats ouvre la voie à une « bataille politique entre les candidats à partir du 14 avril 2024, date à laquelle la campagne va officiellement commencer pour le premier tour ».

Bassirou Diomaye Faye sera le 5ème président du Sénégal

D’une élection à l’autre. Au Sénégal, l’élection présidentielle du 24 mars 2024 a livré son verdict. Bassirou Diomaye Faye est déclaré élu au premier tour avec 54,28% des voix. Il est le numéro deux du parti dissous, le PASTEF d’Ousmane Sonko, empêché de se présenter à la présidentielle à cause d’une condamnation judiciaire.

Le Progrès qui qualifie sa victoire de « surprise » rappelle justement que Bassirou a été mis au-devant de la scène, après le rejet de la candidature du président du PASTEF, Ousmane Sonko, par le Conseil constitutionnel, à cause d’une condamnation à six mois de prison avec sursis, pour diffamation.

« De la case prison à la présidence de la République », titre L’Observateur. Le journal qui souligne que jusque tard dans la soirée du 14 mars dernier, Bassirou Diomaye Faye était encore « prisonnier de Macky Sall » à la maison d’arrêt de Rebeus à Dakar. « Tout comme son camarade de lutte Ousmane Sonko, Diomaye Faye a fait l’objet de persécution du régime de Macky Sall. Tous deux, en leur qualité d’Inspecteurs des impôts, ils ont été radiés de la Fonction publique à cause de leur engagement politique. Arrêté en avril 2023 sans être jugé jusqu’à sa libération ce 14 mars 2024, BDF était poursuivi pour outrage à magistrat et diffamation », rappelle L’Obs.

A 44 ans, Bassirou Faye devient le 5ème et le plus jeune président du Sénégal après Léopold Sedar Senghor, Abdou Diouf, Abdoulaye Wade et Macky Sall.