Malgré l’interpellation à propos de leurs revendications le 24 août et le lancement d’un préavis de grève le 16 septembre, le Syndicat des enseignants du Tchad (SET), section provinciale de N’Djaména, continue de constater un mutisme de la part du gouvernement.

Djenaissem Victor est le secrétaire adjoint du Syndicat des enseignants du Tchad (SET), chargé des affaires académiques, culturelles et sportives. Pour lui, l’annonce du préavis de grève de deux semaines, à partir du 16 septembre, n’est pas faite de gaieté de cœur. « Nous réclamons nos primes de craie, nos salaires coupés en 2016, etc. Ils en font leurs biens. L’éducation est déjà enterrée. C’est un gouvernement de destruction. Les engagements pris sont foulés au pied. Nos conditions de vie se dégradent ; la vie devient de plus en plus chère », dénonce-t-il.

Djenaissem Victor accuse le gouvernement d’être responsable du malaise des enseignants et de la défaillance du système éducatif tchadien. « Je prends seulement le secteur éducatif : les jeunes ont-ils besoin d’aller à l’extérieur pour le cycle licence ? Plein de nos enfants sont à l’extérieur. Actuellement, les établissements publics sont remplis d’enseignants non formés. L’Etat forme des enseignants mais les laisse au profit des établissements privés. Vous trouvez ça normal ? », s’interroge-t-il.

Comme Djenaissem, Dion-Nadji Moise, secrétaire général adjoint du Syndicat des enseignants du Tchad (SET), section de N’Djaména, critique le silence du gouvernement. « Nous avons attendu depuis le 24 août mais, aucune réaction du gouvernement. Il y a toujours la mauvaise foi du gouvernement. Nous avons la volonté de discuter avec lui, mais le gouvernement fait des jeux doubles », regrette le syndicaliste.

Il rappelle qu’au rang des revendications, il y a le remboursement des reliquats des transports de 2016 à 2022, la restitution des salaires coupés en 2016 pendant plus de 3 ans, les primes de craie et de documentation, la non affectation des enseignants sous mandats électifs mutés. « Les 16 mesures étaient prévues pour 18 mois, mais on était allé au-delà de 3 ans. Il faut que le gouvernement nous rembourse nos salaires. A ce niveau, c’est motus et bouche cousue. Le gouvernement fait sourde oreille. Il y a des aberrations dans ce pays », croit-il fermement.

L’annonce du préavis de grève des enseignants est faite quelques jours avant la rentrée scolaire des classes d’examens et à deux semaines de celle des autres classes.