Le Tchad a été secoué par une série de grèves dans les écoles publiques et les universités tout au long de l’année 2023. Ces grèves ont mis en lumière les défis persistants auxquels est confronté le système éducatif du pays.

Ces mouvements sociaux ont eu un impact significatif sur le fonctionnement des établissements scolaires et universitaires, perturbant les activités académiques et mettant en évidence les tensions sous-jacentes au sein du système éducatif tchadien. En septembre dernier, les enseignants des écoles publiques ont lancé une grève sèche et illimitée sur toute l’étendue du territoire national pour revendiquer des  meilleures conditions de travail, le paiement des primes coupées pendant la crise économique de 2016 et le paiement de certains arriérés.

Pour tenter de répondre à cette situation, le 7 novembre 2023, le Premier ministre, chef du gouvernement d’union nationale, Saleh Kebzabo, a eu une réunion de travail avec les associations syndicales des enseignants du Tchad. Au centre de cette réunion, le mouvement de grève des enseignants enclenché par les différentes organisations syndicales du secteur de l’éducation. À cette occasion, le Premier ministre a rappelé que la grève est un phénomène « mortel » qui peut « tuer un pays ». Il a donc appelé les syndicats à dialoguer avec le gouvernement pour trouver une solution au conflit.

Dans une autre déclaration faite le 02 décembre, le secrétaire général du ministère de l’Education nationale et de la Promotion civique, Mahamat Seïd Farah a instruit les responsables des écoles publiques à la reprise des cours. Mais peine perdue. Et la grève persiste jusqu’à cette fin d’année.

Du côté de l’enseignement supérieur, le SYNECS a observé une grève d’à peu près deux semaines. Il revendique notamment l’adoption et l’application des projets du décret 900 sur la classification en grade, le statut autonome des enseignants et chercheurs du supérieur, le projet d’arrêté d’application du décret sur le minima horaire, etc. Un terrain d’attente a été trouvé avec le gouvernement, la grève a été suspendue jusqu’au 15 janvier 2024.

L’on ne pourra parler des grèves des enseignants sans parler de celles des étudiants. Le 12 juillet 2023, les cours ont été suspendus dans les facultés de N’Djamena pour des perturbations liées à la contestation du bureau de l’UNET(Union nationale des étudiants tchadiens). Une autre grève liée aux conditions d’études a été observée par des étudiants des facultés des sciences exactes et appliquées de Farcha. Motif, les toilettes sont fermées depuis quelques mois suite au débordement des fosses septiques.

Il faut souligner que dans l’ensemble les mouvements de grève de l’année 2023 ont mis en évidence la nécessité d’engager un dialogue constructif entre toutes les parties prenantes impliquées dans le domaine de l’éducation au Tchad, dans le but de trouver des solutions durables aux défis persistants du système éducatif du pays.

GOLBÉDJÉ TOUSSAINT HASSAN, STAGIAIRE