Après le rétablissement de ses relations diplomatiques avec Israël en janvier 2019, le Tchad a ouvert son ambassade dans l’Etat hébreu le 2 février courant. Dr Ngarmam Alfred, politologue, situe des centres d’intérêt du Tchad dans cette coopération.

‘’Si le Tchad veut diversifier ses relations diplomatiques, je ne vois pas d’inconvénients. Surtout des relations gagnant-gagnant. Israël a beaucoup de potentialités notamment d’ordre sécuritaire et agricole. Israël a transformé le sable en verdure’’, rappelle le politologue et enseignant-chercheur à l’université de N’Djaména, Dr Ngarmam Alfred.

En matière de sécurité, de technologie, Israël est ‘’un peu partout’’, appuie-t-il. Cependant, Dr Ngarmam Alfred, se préoccupe d’une éventuelle utilisation de ces potentialités à des fins personnelles, au détriment donc du pays. Dans le milieu politique, des voix s’élèvent contre une filature poussée des opposants. ’’Mon inquiétude est que si les autorités ramènent cette technologie à leur personne, pour leur protection personnelle, c’est là où cela ne peut pas avantager le Tchad. Si cela permettrait de rendre professionnelle par exemple l’armée tchadienne, ça serait intéressant’’.

Avec le réchauffement de ces relations, le Tchad ne se met-il pas à dos l’essentiel des pays arabo-musulmans partenaires, qui s’opposent au ‘’plan de colonisation’’ d’une partie de la Palestine ? A cette question, le politique tranche sans ambiguïté : ‘’Le Tchad est un État souverain. Il peut nouer des relations avec quel État il veut’’, souligne-t-il, appelant les autorités à ‘’dévoiler les termes des relations qui lie le pays à Israël’’. La rupture des relations bilatérales avait eu lieu en 1973, à la suite de pression d’Etats musulmans dans un contexte de guerres israélo-arabes.

Plus généralement, Dr Ngarmam Alfred observe qu’en temps de transition, ‘’on ne peut que gérer les affaires courantes. On ne peut pas signer un accord de coopération avec un État’’.