Cette revue de presse est consacrée aux grandes décisions prises lors du 11ème congrès extraordinaire du Mouvement patriotique du salut (MPS) : la désignation de Mahamat Idriss Déby comme président d’honneur et candidat du parti à la future élection présidentielle et le retour de Mahamat Zen Bada comme secrétaire général.

Le fils sur les traces du père

Idriss Déby Itno est l’un des fondateurs du Mouvement patriotique du salut (MPS) qui lui a permis de prendre le pouvoir en 1990 et de le conserver pendant trois décennies. Son fils Mahamat Idriss Déby, qui dirige la transition après sa mort tragique en avril 2021, vient d’être désigné candidat de ce même parti pour l’élection présidentielle qui doit mettre fin à la transition.

Pour La Voix, ce n’est pas une surprise.

L’Observateur se demande si « Mahamat Kaka mordra-t-il à l’appât du MPS ? ». L’Obs se pose cette question au vu des « injonctions » de la communauté internationale et de l’opposition tchadienne. L’hebdomadaire qui dit attendre « impatiemment » son intervention sur ce sujet s’interroge si celui qui a goûté aux « délices du pouvoir » durant la transition pourra réfuter la proposition du MPS.

Mais pour Hebdo, il ne fait l’ombre d’aucun doute. « J’y suis, j’y reste », placarde-t-il à sa Une, en soulignant dans son éditorial que « MIDI Jr [est] sur les starting-blocks ». Pour Hebdo, c’est la « dévolution dynastique » du pouvoir qui est en marche. « En trente ans, MIDI (Maréchal Idriss Déby Itno) a réussi à transformer le Tchad en une société anonyme familiale où les postes stratégiques et juteux étaient et sont tenus par ses proches et des hommes-liges. MIDI Jr, qui lui a succédé le 20 avril 2021, est parti pour rester longtemps à la tête de cette épicerie familiale dénommée “Tchad S.A.” », martèle le journal.

Zen Bada est de retour

L’autre grande décision prise par le MPS est la désignation de Mahamat Zen Bada comme son secrétaire général pour succéder à Haroun Kabadi.

Pratiquement tous les journaux, N’Djamena Hebdo, L’Observateur, La Voix, parlent de « retour triomphal ». Car, rappelle L’Obs, il a été « chassé » de ce poste en juin 2021. Le journal insiste donc que c’est la « revanche » de celui qui a été le directeur de campagne de feu Idriss Déby Itno pour la présidentielle d’avril 2021. Mais surtout, il voit sa désignation comme un calcul politique.

La Voix embouche la même trompette en écrivant Mahamat Zen Bada, « phraseur, grand tacticien, connu pour les grandes manigances, bénéficie de ce retour en grâce, pour aider Mahamat Idriss Déby Itno à garder le fauteuil présidentiel ».