Le journaliste congolais Stanis Bujakera, arrêté le 8 septembre à Kinshasa, a été transféré en prison jeudi, suscitant l’indignation et de nombreuses demandes de libération, selon son média.

Stanis Bujakera, directeur adjoint de publication du site Actualité.cd, est accusé de “propagation de faux bruits et diffusion de fausses informations” en relation avec un article publié par Jeune Afrique qui mettait en cause les renseignements militaires dans l’assassinat de l’ancien ministre Chérubin Okende. Bien que l’article ne portait pas la signature de Bujakera et se basait sur une note confidentielle présumée des services de renseignements civils, les autorités congolaises ont ensuite affirmé qu’il s’agissait d’un document falsifié.

Après avoir passé trois jours en détention dans les locaux de la police, Bujakera a été présenté au parquet le lundi suivant, puis transféré à la prison de Makala, la plus grande de Kinshasa, malgré les appels à sa libération.

La défense de Bujakera a déposé une demande de libération provisoire, en attendant la décision du parquet. Les inquiétudes concernant sa détention se sont étendues au-delà des frontières congolaises, plusieurs ambassades exprimant leur préoccupation à quelques mois seulement des élections générales prévues le 20 décembre.

Des personnalités congolaises et des organisations de défense de la liberté de la presse ont également exprimé leur indignation et leurs demandes de libération immédiate de Stanis Bujakera. Amnesty International a qualifié les accusations de “charges fallacieuses” et a condamné l’attaque contre les droits humains dans le pays.

Le Rassemblement des journalistes pour l’émergence du Congo (RAJEC) a menacé de manifester si Bujakera n’était pas libéré dans les 72 heures, considérant son arrestation comme une tentative d’étouffer les voix dissidentes et de limiter l’indépendance des journalistes.

La détention de Stanis Bujakera soulève des préoccupations croissantes quant à la liberté de la presse en République démocratique du Congo.