Quatre ex-activistes de la diaspora ont organisé le 13 juillet, à N’Djaména, une conférence-débat sur le thème :’’Bilan et perspectives’’ de leur participation à la transition.
Rentrés de France le 5 décembre 2021, après avoir saisi la main tendue du président de transition, Makaïla Nguebla, Abel Maïna, Mahamat Saleh Daoud et Hissein Daga ont décidé d’accompagner les autorités.
Ils ont été nommés respectivement conseiller à la présidence, à la primature, conseiller national et assistant parlementaire.
Plus d’une année et demi après leur choix d’’’aider’’ à ‘’stabiliser’’ et à rendre ‘’plus démocratique’’ le pays, ils soulèvent des ratés de la transition, en dépit de quelques progrès.
‘’Nous notons, entre autres, les évènements malheureux du 20 octobre 2022, la composition jugée pas inclusive de la commission chargée d’organiser le référendum constitutionnel’’, cite Makaïla Nguebla.
Mais aussi, la question de la réforme de l’armée tchadienne qui n’est pas faite ou encore les nominations à ‘’sens unique’’.
‘’Cette transition était bien partie. Le président de transition semblait être une personne de confiance. Mais, avec le recul, on se pose des questions. La déception, il y en a’’, confie Abel Maïna.
Hissein Daga constate lui aussi que l’inclusivité souhaitée n’est pas menée à son terme. ‘’On essaye de saupoudrer les choses pour faire amende honorable’’, déplore-t-il.
Malgré qu’ils sont tenus par une obligation de réserve, ces quatre ex-activistes disent envoyer régulièrement des fiches et notes aux autorités pour attirer leur attention sur ce qui ne marche pas.
Dans les échanges, certains intervenants ont qualifié ces ex-activistes de ‘’traitres’’ ; d’autres ont salué leur ‘’courage’’.
Sur les perspectives, ils déclarent ignorer ce qui pourrait se passer après la transition. Ces activistes promettent de continuer à ‘’surveiller’’ et ‘’interpeller’’ les décideurs.
Pour le moment et les mois à venir, ‘’il n’est pas tard pour qu’on fasse bien les choses’’, lancent ces quatre ex-activistes très critiques pendant leur exil.