Le premier conseiller à l’ambassade du Cameroun au Tchad, Oumar Nchare, a lancé un appel le 6 juin aux réfugiés camerounais vivant au Tchad, suite aux conflits de décembre 2021 à Kousserie, de retourner au pays. Un appel que les réfugiés ne sont pas prêts à entendre en raison de la perte de leurs biens.

L’appel de l’ambassade

Le 6 juin courant, le premier conseiller à l’ambassade du Cameroun au Tchad, Oumar Nchare, a lancé un appel aux réfugiés camerounais vivant sur le sol tchadien de retourner au pays. C’était lors du lancement de la cérémonie des opérations de transferts monétaires d’urgence en appui aux réfugiés camerounais et communauté hôtes au village Guilmey, dans le 1er arrondissement de N’Djamena.   

A vous mes chers enfants, frères et sœurs, votre gouvernement tient à ce que vous rentrez au Cameroun le plus rapidement que possible.  Malgré que nous restions dans le cadre de la procédure onusienne, c’est-à-dire le retour volontaire’’, a déclaré Oumar Nchare. Selon lui, il y a déjà la stabilité au Cameroun plus précisément dans la ville de Kousserie.  “Ceux qui voudraient rentrer, il y a déjà l’accalmie au Cameroun.  Vous êtes attendus au Cameroun (…) le gouvernement camerounais a pris toutes les dispositions conséquentes pour ramener de manière volontaire les réfugiés camerounais à la maison’’.

Réaction des réfugiés

Après l’appel du représentant de l’ambassade, des réfugiés camerounais ont réagi. Ces derniers ne sont pas prêts à retourner. Ils pointent du doigt la perte de leurs biens pendant le conflit en décembre 2021. ’’Il ne peut pas nous demander verbalement de retourner au Cameroun. On ne peut pas rentrer de cette manière. Nous pouvons retourner que s’ils viennent avec le gouverneur du Cameroun et celui du Tchad, s’asseoir et discuter pour mettre les choses au clair’’, a rétorqué Alhadj Ahmat, réfugié et père de 4 enfants.  ’’On va retourner pour rester ou? Nos maisons et magasins étaient brûlés, et nos biens sont perdus. Et même-moi j’ai perdu mon père ici, on va retourner avec quoi ? ’’, s’est-il interrogé.

Dans le même sens, son voisin Ali Djidda réagit dans la foulée. ’’S’ils veulent qu’on rentre, il faut qu’ils nous identifient, nous et nos enfants. Qu’ils nous aident avec de moyens financiers afin qu’on puisse payer quelques biens qu’on a perdus lors du conflit, et nous verrons s’il y a la sécurité au Cameroun, nous retournerons’’.

Pour rappel, de milliers de Camerounais ont fui les conflits intercommunautaires survenus dans la ville de Koussérie en décembre 2021 pour se réfugier au Tchad. Ils sont installés dans plusieurs sites de N’Djamena. Le gouvernement tchadien indique qu’ils sont au nombre de 38 mille réfugiés.