Orphelins, abandonnés, rejetés, ils retrouvent le sourire au sein de l’Association pour la protection, solutions aux orphelins abandonnés et vulnérables (APSOA), un orphelinat ouvert par Mianodji Tabitha Haoua.

Mianodji Tabitha Haoua consacre sa vie à la protection de l’enfance depuis 12 ans. L’action, l’amour du prochain et le partage font partie de ses engagements. C’est aussi, dit-elle, ce qui incarne sa foi.

Une découverte précoce

Depuis son plus jeune âge, Mianodji Tabitha Haoua a été bercée par l’amour “indescriptible” pour les enfants. Issue d’une famille polygame, c’est à l’âge de 10 ans que Tabitha qu’entre à l’école.

À l’âge de 5 ans déjà, je n’étais plus avec mes parents biologiques car je vivais avec le petit à mon papa. Je n’ai pas eu la chance de fréquenter normalement comme les enfants de mon âge. J’ai fait mon entrée au CP1 à l’âge de 10 ans“, se remémore-t-elle.

Certificat d’études primaires en poche en 1987, malgré les conditions de vie, Mianodji Tabitha Haoua va suivre une formation professionnelle en dactylographie et réussit à être recruté par la suite au lycée Montaigne de Fort-Lamy, actuel N’Djamena.

J’ai fait une année scolaire seulement au lycée Montaigne. Après, j’ai quitté pour rejoindre la Banque internationale pour l’Afrique occidentale (Biao) à l’époque. Quelques années plus tard, j’ai anticipé ma retraite pour m’occuper des enfants, c’est-à-dire suivre ma vocation car c’était difficile pour moi de gérer mon temps “, explique Tabitha.

Création de l’orphelinat

Pour Mianodji Tabitha Haoua, la mère des enfants abandonnés, la création de l’Association pour la protection, solutions aux orphelins abandonnés et vulnérables (APSOA) est une appellation divine.

Je suis une chrétienne, la création de l’orphelinat est une révélation de Dieu et j’ai répondu à l’appel. Je ne suis pas tranquille quand je vois des enfants dans la rue sans domicile. C’est pourquoi en 2011, avec l’appui de mon église, j’ai transformé ma maison en orphelinat “, ajoute-t-elle.

Cet orphelinat dont l’un des objectifs majeurs est la scolarité des enfants et leur insertion professionnelle, depuis sa création, a accueilli plus de 185 enfants dont 4 ont réussi à avoir la licence à l’université de N’Djamena.

Nous n’avons pas les moyens pour garder les enfants ici. La plupart des enfants sont insérés dans leur famille respective. Notre objectif est de redonner le sourire aux enfants en détresse malgré nos moyens limités “, indique Mianodji Tabitha Haoua.

Les difficultés de l’ APSOA

Depuis sa création, le centre fonctionne sur fonds propres et les dons mais la manne commence à se faire rare. Tabitha indique avoir frappé partout, mais sans succès.

Nous n’avons pas de soutien depuis notre création. Ce sont des personnes de bonne volonté qui nous viennent en aide. Nous sommes confrontés aux difficultés de logement, santé, alimentation. Même la direction de l’enfance nous envoie parfois des enfants abandonnés par les géniteurs. J’appelle ici les personnes de bonne volonté et les organismes de nous venir en aide “, exhorte celle qui se définit comme la maman des orphelins.

Tabitha, la soixantaine révolue, incarne visiblement à merveille et avec passion et amour son rôle de mère des orphelins.