A l’occasion de la rentrée scolaire de la 19e promotion de l’École nationale d’administration (ENA), vendredi, l’ambassadeur de France au Tchad, Bertrand Cochery, a appelé à une déconcentration des services publics et à faire évoluer le métier préfectoral.

  « L’ENA a un rôle essentiel à jouer dans un Tchad en reconstruction où elle doit réfléchir, agir pour être un pilier de la refondation indispensable de l’administration au service de tous les Tchadiens qu’ils soient du Nord, de N’Djaména ou d’Abéché », lance l’ambassadeur de France au Tchad, Bertrand Cochery.

 L’ambassadeur de poursuivre que l’État a besoin des cadres qui soient rompus à la pratique de l’inter-ministérialité « parce qu’ils ont acquis des compétences à l’ENA qui leur permettent d’avoir du recul pour la conduite générale des affaires et suffisamment de la technicité pour passer d’une problématique à une autre et de faire ainsi le lien ». Face aux problèmes d’aujourd’hui, il n’y a que l’esprit d’équipe qui permette de gagner, conseille-t-il.

Pour Bertrand Cochery, il faut faire évoluer le métier préfectoral. « Il faut qu’on passe à une nouvelle génération des préfets qui soient des préfets de développement. Il y a absence de l’autorité déconcentré de l’État. Tous nos efforts ne pourront pas s’inscrire dans la durée s’il n’y a pas un ancrage profond au niveau d’une administration déconcentrée de l’État », interpelle-t-il.

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L’on réfléchit sur la forme de l’État. Mais, pointe l’ambassadeur, tant qu’on n’aura pas réglé la question de la déconcentration des services de l’État, tous les propos qui vont être retenus sur la décentralisation ou le fédéralisme seront ”vides”. « Il faut rapprocher l’administration et les moyens des citoyens et faire en sorte que cette administration déconcentrée soit un relais efficace de dialogue entre les partenaires, les populations et les services de l’État ».

  « Quand on voit dans les pays sahelo-sahariens, l’une des menaces les plus graves c’est la désertification de l’État. Ce sont ces territoires que nous abandonnons mais la nature a horreur du vide. Les moyens insuffisants délégués aux services déconcentrés de l’État c’est la porte ouverte pour l’intrusion d’actions, d’influence, d’hommes d’origines diverses qui progressivement peuvent être le ver dans le fruit », prévient le diplomate français.