Convoqués par la police judiciaire, deux militants du Parti pour les libertés et le développement (PLD), ont été auditionnés le mardi 20 décembre 2022. Tchadinfos vous explique pourquoi cette procédure est enclenchée contre Béchir Adam Ali et Hicham Ibni Oumar Mahamat Saleh, l’un des fils du premier secrétaire général dudit parti.

Samedi 17 décembre 2022. Des militants du PLD terminaient leur conférence de presse à la Maison des médias du Tchad quand les forces de l’ordre ont fait irruption et ont demandé l’autorisation d’organisation de cette conférence.

Le lundi 19 décembre, Hicham Ibni Oumar Mahamat Saleh et Béchir Adam Ali sont convoqués à se présenter le lendemain au Commandement du corps de la police judiciaire (CCPJ).

Ayant déféré à cette convocation, Béchir Adam Ali rapporte que c’est le parti qui les a convoqués parce qu’il estime que Béchir Adam Ali n’est pas militant et Hicham est suspendu donc ils n’ont pas qualité pour organiser la conférence de presse. Chose qu’il réfute. En effet, sur la liste du comité exécutif du PLD issue du congrès de 2016, l’on peut lire que Béchir Adam est le secrétaire adjoint à l’information, à la sensibilisation et à la mobilisation et Hicham (suspendu suite à ces contestations) est secrétaire aux droits, aux libertés et à la promotion de la bonne gouvernance. Les deux ont été auditionnés et ils disent attendre la suite de la procédure qui est enclenchée.

Il faut rappeler que le PLD dont le premier secrétaire général, Professeur Ibni Oumar Mahamat Saleh a été enlevé en 2008, traverse une zone de turbulences depuis 2020, soit deux ans après le 4ème congrès ayant porté à la tête du parti l’actuel ministre de la Justice, Mahamat Ahmad Alhabo.

Béchir Adam Ali indique que depuis 2020, ils revendiquent l’organisation d’un congrès pour redynamiser le parti qui, estime-t-il, se porte mal. C’est ainsi que, informe-t-il, plusieurs correspondances ont été envoyées au secrétaire général mais elles sont restées sans suite. Un procès-verbal de non tenue du 5ème congrès ordinaire a été dressé par l’huissier Manyedebaye Aser le 2 décembre 2022. Des actions de contestations vont se poursuivre comme un point de presse puis la conférence de presse du samedi 17 décembre qui donnera lieu à la convocation.

Dans un communiqué, le comité exécutif a estimé que la conférence de presse du samedi est « un coup d’Etat institutionnel » et que les enfants d’Ibni considèrent le PLD comme le « bien privé de leur père défunt et qu’ils en sont les héritiers légitimes ».

Mais Béchir Adam Ali balaie d’un revers de main l’option selon laquelle Hicham Ibni Oumar Mahamat Saleh chercherait à être propulsé à la tête du PLD. Béchir Adam affirme aussi qu’ils ne sont pas contre Alhabo ou quiconque. Mais souhaitent seulement l’organisation du congrès à l’issue duquel n’importe quel militant, Alhabo ou un autre, sera appelé à diriger le parti redynamisé.

Pour l’instant, la procédure judiciaire étant enclenchée, Béchir Adam Ali et ses compagnons disent s’en remettre à la justice.  

Le secrétaire général du parti, Mahamat Ahmad Alhabo était injoignable pour donner sa version des faits.