Depuis octobre, au moins trois hauts cadres du Mouvement patriotique du salut (MPS), ont claqué la porte de l’ex-parti au pouvoir. Si certains ne motivent pas leur décision, d’autres, sans langue de bois, dénoncent un « mépris » à leur égard.

Même si ces quelques démissions, rendues publiques, représentent une goutte d’eau dans la mer, connaissant la machine que constitue le « parti rassembleur », elles ont étalé, sur l’espace publique, un malaise latent.

Déjà, le 7 juillet 2021, soit moins de 3 mois après la mort du président-fondateur du MPS, Idriss Deby Itno, Dr Khalil Ali Ousmane, ancien membre du Bureau politique national (BPN), Dr Zakaria Adam Djibril, ancien membre du Conseil national du salut (CNS), Brahim Adam Abdel-Salam, aussi ancien membre du CNS, ont dans une même correspondance, adressée au secrétaire général du MPS, décidé de quitter le parti de Bamina. Cette décision commune, rarissime, n’a pas été motivée. Les auteurs se sont contenté d’apprécier leurs « trois années » passées à « travailler » dans ce « grand parti ».  

11 jours après l’investiture du président de transition, tenue le 10 octobre dernier, pour une durée de deux ans, décidé par le dialogue national, Ahmadaye Alhassan, ancien ministre, a notifié au parti sa démission.

Il a avancé comme raison le « climat délétère qui a prévalu depuis quelques temps, exacerbé par des agissements peu orthodoxes d’un groupuscule d’affairistes véreux  qui ont pris en otage le stage décisionnel »  en instaurant «  l’exclusion systématique  des vrais militants qui portent les idéaux du parti au profit de leurs intérêts égocentriques ». Plus loin, il a qualifié le parti de « bateau sans gouvernail ».

Le 9 novembre, il sera suivi par Ngakoutou Moryo Delphine, ancienne député, qui a fustigé un « mépris politique » et le « manque de reconnaissance » à l’égard du département de Kouh-Ouest (Logone Oriental) depuis la « mort tragique » d’Idriss Deby Itno. Elle a brandi la non-représentation du département au gouvernement et au parlement transitoire. Djibrine Adoum Katir, ancien membre du BPN, a, lui également, déposé, le 14 novembre, sa démission, mais sobrement.

Visiblement, ces départs n’émeuvent grand monde au sein du MPS. Ou du moins, l’on semble y faire peu de cas. Le porte-parole du MPS, Me Padaré Jean-Bernard, n’a pas répondu à notre sollicitation.