Le mouvement Wakit Tama a appelé à manifester le 16 décembre prochain contre la présence française au Tchad. Si la colère populaire est compréhensible face aux difficultés quotidiennes, pointer du doigt l’ancien colonisateur est une facilité dangereuse.

Certes, la vie des Tchadiens est difficile. Chômage de masse, services publics défaillants, insécurité, corruption endémique… les maux sont connus. Face à cette situation, il est tentant de désigner un bouc émissaire.

Cependant, faire porter à la France la responsabilité de tous nos problèmes est une manipulation grossière. Elle détourne l’attention des vraies questions : pourquoi nos gouvernants n’investissent-ils pas dans l’éducation, la santé et les infrastructures ? Pourquoi ne créent-ils pas un environnement propice aux affaires et à la création d’emplois ?

Toujours accuser la France, c’est infantiliser le peuple tchadien. Comme si nous n’étions pas capables de prendre notre destin en main ! Pourtant, d’autres anciennes colonies françaises s’en sont sorties. Le Sénégal, le Ghana ou le Rwanda progressent. Pourquoi pas nous ?

Franchement, ne tombons plus dans ce piège grossier. Seule une prise de conscience collective et des réformes courageuses nous permettront d’améliorer notre quotidien. L’indépendance est derrière nous depuis 60 ans : nos problèmes ont tout à voir avec la gouvernance de notre pays. Il faut vraiment qu’on arrête de se voiler la face !

NLR, promoteur culturel