L’enfant du Guera s’en est allé. Le doyen Garonde Djarma, homme politique de premier rang, a été témoin de l’histoire du Tchad.  Il est décédé ce samedi 8 avril 2023 de suite de maladie.

Il s’est confié à Tchadinfos le 12 avril de l’année dernière, ce papy courtois, très ouvert et surtout reconnu pour son franc-parler va certainement nous manquer.

Intégré à la Fonction publique le 1er septembre 1954 en qualité d’infirmier, Garondé Djarma a servi dans 13 préfectures sur 14 du pays (ancien découpage territorial).  Garondé Djarma est né le 2 janvier 1938, à Banala dans le département d’Abtouyour. Fils d’un ancien tirailleur de l’armée française de la 2ème division blindée, il a eu la chance de fréquenter l’école française.  « J’ai fréquenté l’école d’Ati à partir de 1947. Après mon certificat d’étude, j’ai fait le concours d’entrée à l’école des élèves infirmiers. A l’époque, on l’appelle école de fonctionnaire élève. Je suis intégré à la Fonction publique le 1er septembre 1954» disait-il.

Comme infirmier, il a servi dans 13 sur les 14 préfectures du pays (ancien découpage territorial), sauf le Lac.

Dans l’administration, il a travaillé comme sous-préfet d’Aboudeia dans le Salamat, sous François Tombalbaye avant d’être ministre de la Sécurité publique sous Goukouni Weddeye – « Dans un gouvernement que je peux qualifier de mort-né, puisque le gouvernement a vu le jour le 2 juin 1982 et Hissène Habré est venu nous chasser le 7 juin 1982. »

Garondé Djarma est aussi un ancien du Front de libération nationale du Tchad (Frolinat) qui est créé le 22 juin 1966. « Je suis parmi les gens qu’on a désignés dans le premier réseau du Frolinat, le 15 novembre 1966. Je suis chargé de jeter des tracts et faire de n’importe quoi contre le régime » racontait-il.