SOCIETE – Après Dingangali et Gardolé, Walia Hadjaraï se vide. Les eaux débordent de leur lit et envahissent les populations. Les habitants sont aux abois.

Nous sommes à Walia Hadjaraï, dans le 9e arrondissement de N’Djamena. L’ambiance est morose. La tristesse se lit sur les visages des populations dudit arrondissement. A l’entrée du quartier Walia Hadjaraï, des va-et-vient s’observent. Des valises, meubles, nattes et autres bagages récupérables sont rangés sur des motos, charrettes et pirogues. Objectif: sauver ce qui reste, après le passage destructeur des eaux.

Après les quartiers Dingangali et Gardolé, Hadjaraï est aussi sous l’emprise de ces eaux. “La digue soutenant le bras du fleuve a cédé largement à deux endroits, explique un habitant du quartier, laissant ainsi l’eau se déverser dans les quartiers à forte pression”.

« C’est depuis avant-hier que l’eau pénètre dans notre quartier et nous avons pensé qu’elle s’arrêtera. Brusquement, hier à 9h, nous avons constaté un déversement à forte pression de l’eau. Ce qui nous a obligés à ramasser nos effets. Pour l’instant, nous ne savons quoi faire », se plaint Nelemta Félicité, une victime, visiblement abattue.

Cette situation a contraint plus d’une centaine de ménages a quitté leur domicile pour trouver refuge sous des arbres, d’autres dans le grillage de l’église catholique. « En ce moment, la situation est catastrophique. Les gens se sont regroupés au sein de l’église catholique Saint Bernard depuis la nuit du mardi, sans eau ni nourriture », indique Rabat, le représentant des sinistrés.

« C’est plus que ce que vous voyez. Hier nuit, un grand nombre de personnes a quitté le quartier. Ceux que vous voyez, ce sont ceux qui ont trainé les pas », explique le chef du carré 4 du quartier Hadjaraï, Ali Soumaïne. Selon certains, les autorités communales étaient sur les lieux. Elles ont, selon eux, tenté de renforcer la digue, mais en vain.

Dans cette situation “chaotique”, certains habitants du quartier ne restent pas les bras croisés. Les uns mettent du sable dans des sacs pour tenter de barrer le passage à ces eaux. D’autres construisent des murs en terre battue pour essayer de minimiser les dégâts. Ceux qui se trouvent un peu loin du « déluge », rangent leurs bagages sur des tables, et autres outils en hauteur, de peur qu’ils soient mouillés ou emportés. Tous ont le regard tourné vers le ciel. « Que Dieu entende nos prières et vienne à notre secours », lance une victime.

Cette montée des eaux n’est pas la première du genre. Les populations de la commune du 9e arrondissement vivent presque chaque année de telles catastrophes. L’on se souvient encore des inondations de 2012 qui ont causé mort d’hommes.