C’est le bilan dressé par les ressortissants du Moyen Chari lors d’un point de presse ce lundi 21 février à la maison des médias.

Face aux hommes de la presse, les membres du comité de crise de Sandana ont présenté le bilan de la marche qu’ils ont initié le mardi 15 février.

Prenant la parole, Me Hissein Ngaro, membre du comité de crise pour les victimes de Sandana, a balayé d’un revers de main le motif de non autorisation qu’ont avancé les autorités policières comme prétexte pour réprimer la marche. “A la veille de la marche, j’ai reçu un appel d’une autorité de la Police nationale pour me demander si la marche aura lieu. Ma réponse était c’est une décision de l’assemblée générale”, rapporte-t-il. “A la suite de la conversation, rien n’a été interdit sauf que la personne a dit qu’elle va rappeller sans toutefois le faire”, poursuit Me Hissein Ngaro. Pour lui, “Si la marche est interdite comme le ministère de la sécurité avait souligné, il pouvait répondre par une correspondance comme nous avons fait”, s’offusque-t-il.

Cette répression “aveugle” a causé d’énormes préjudices physiques et moraux aux femmes, hommes et enfants déjà lourdement affectés par les meurtres de Sandana. “Aussi curieux que cela puisse paraitre , le gouvernement n’a jamais daigné condamner les violations flagrantes des droits de l’Homme dont sont victimes les paisibles citoyens tchadiens”, déplore le comité de crise.

Le bilan de la marche

A son tour, le porte-parole du comité de crise, Ndiguingué Mayana, a dressé le bilan comme suit : “au total 18 blessés dont 13 femmes et 5 hommes parmi lesquels l’archévêque métropolitain de N’Djaména, Edmond Djitangar”. Le cas le plus grave est celui de Mademoiselle Ndadnouba Ingrid Yambaye qui a perdu irréversiblement l’usage de son oeil gauche suite à l’impact de la grenade tirée à bout portant, a fait savoir le comité.

Le porte-parole de relever également que des balles réelles ont également été tirées et ont provoqué de sérieux dégâts corporels, à l’exemple du journaliste Franklin Djangbei qui a vu son bras droit fracturé.

Les ressortissants du Grand Moyen-Chari et sympathisants des autres provinces, exigent que soient ouvertes des enquêtes indépendantes avec la diligence des organisations nationales et internationales de défense des droits de l’homme pour que les auteurs du massacre des treize paisibles citoyens de Sandana soient arrêtés et jugés. Ils exigent également que soient portées en Justice des actions contre l’État tchadien pour son silence et sa “complicité présumée” dans l’usage abusif et disproportionné de la force contre les citoyens lors de la marche du 15 février 2022 par les Forces de défenses et de sécurité.

Le Comité de crise, conformément aux actions à mener à court terme rendu public, va organiser une descente collective à Sandana dans les prochains jours, informe le porte-parole. Par la même occasion, le porte-parole du comité de crise, Ndiguingué Mayana, a exprimé ses remerciements à la population tchadienne, aux femmes et hommes épris de paix pour avoir pris massivement part à la Marche pour la Dignité et la Justice, initiée par les ressortissants du Grand Moyen Chari avec la participation de frères et sœurs, sympathisants d’autres provinces du Tchad. Cette manifestation a été organisée suite au massacre perpétré sur des paisibles citoyens de Sandana.