Invité par TV5Monde, le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Aziz Mahamat-Saleh, insiste sur le fait que les responsabilités soient situées, après les manifestations interdites du 20 octobre 2022 et violemment réprimées.

Les manifestations du 20 octobre contre la prolongation de la transition de deux ans ont été réprimées violemment et fait de nombreux morts, blessés et emprisonnés. De cinquante morts, le gouvernement dit que le bilan est passé à 73 morts.

Pour les organisateurs de ces manifestations dont Masra Succès et Max Loalngar, respectivement leaders du parti Les Transformateurs et de la plateforme Wakit Tamma, il y aurait eu des centaines de morts.

Depuis lors, craignant pour leur sécurité, Ils ont trouvé refuge à l’extérieur du pays. Et s’ils veulent rentrer ? Pour le porte-parole du gouvernement, il y a eu morts d’hommes et les responsabilités doivent être situées. ‘’Ce sont des Tchadiens. Qu’ils se demandent pourquoi ils ont quitté le pays. Il y a une responsabilité à situer, d’où qu’elle vienne. Il faut que les responsabilités soient situées. Le 19 octobre, il faut suivre la déclaration de ces chefs de partis politiques. Ces déclarations font état d’un changement de gouvernement par tous les moyens. Et donc, il faut situer ces responsabilités’’, répète-t-il.

A entendre Aziz Mahamat-Saleh, la justice doit faire son travail, sans ingérence externe. ‘’Bien évidemment, le gouvernement reste ouvert au dialogue mais ne peut pas marcher sur ce principe de mise en œuvre de l’exécution des décisions judiciaires si elles arrivent d’ici là’’.

Il faut rappeler que les organisations et partis politiques qui ont organisé ces manifestations ont été suspendus pour trois mois. Les personnes arrêtées, plus de 600, selon le gouvernement, ont été jugées de manière expéditive dans la prison de Koro Toro. 262 ont été condamnées à des peines de prison ferme allant de deux à trois ans ; 80 condamnées à des peines d’emprisonnement avec sursis, allant de 12 à 24 mois et 59 déclarées non coupables ; 80 mineurs ont été libérés. Depuis quelque temps, les conditions de détention de ceux qui sont confiés à un juge d’instruction sont déplorées et dénoncées sur les réseaux sociaux.