La Facilitation de la transition tchadienne mise en place par la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) annonce la publication d’ici peu de son rapport d’enquête sur les évènements du 20 octobre 2022. C’est lors d’une conférence de presse organisée ce 31 août à N’Djaména.

Dans le cadre de sa mission, la Facilitation de la transition tchadienne a fait des recommandations au gouvernement pour décrisper la tension politique et sociale. Il s’agit, entre autres, du jugement des personnes arrêtées lors des manifestations du 20 octobre 2022 ; la libération des prisonniers innocents ; la libération des opposants arrêtés lors de ces manifestations.

Pour l’un des envoyés spéciaux du facilitateur, Didier Mazenga Mukanzu, les recommandations faites ont été prises en compte par le gouvernement tchadien. Toutefois, nuance-t-il, il dit ne pas être au courant des témoignages qui font état de la détention jusque-là, en province, de personnes arrêtées, parfois illégalement pendant le 20 octobre 2022.

Qu’en est-il du cas de l’opposant tchadien Succès Masra, qui est en exil et qui a notamment demandé au gouvernement de lui garantir les conditions de sécurité physiques et juridiques et des mesures d’apaisement, avant son retour ?

« La mission de facilitation ne doit pas être individualisée. On parle d’institutions, on ne parle pas d’individus. Le facilitateur travaille avec ceux qui sont ici. Au même moment, il a lancé un appel à ceux qui se trouvent en exil ou en dehors du pays d’être consultés à Kinshasa. Cela a été fait avec Masra », répond Didier Mazenga.

La Facilitation « conseille » à Masra Succès « de ne pas être en dehors du processus de transition ». Il est un acteur « important. Il faut qu’il rentre au Tchad et le gouvernement n’y voit pas d’inconvénient », dit Didier Mazenga.

Concernant les critiques sur sa neutralité, la Facilitation se défend. « Vous nous critiquez, mais de l’autre côté, le gouvernement nous condamne pour avoir reçu Masra. Non seulement ça mais on l’a accompagné là où il voulait aller. Ça a été mal vu. Je confirme ici que nous sommes l’église au milieu du village ».

L’envoyé spécial de la CEEAC se satisfait en partie des démarches qui ont été menées jusque-là. « D’ici peu », il annonce la publication d’un rapport d’enquête sur les manifestations du 20 octobre contre la prolongation de la transition et qui ont fait 73 morts, selon le gouvernement ; plus de 300, d’après ses organisateurs.