Un conflit entre éleveurs et agriculteurs survenu le 20 août au village Maimbaya, sous-préfecture de Moïssala, province du Mandoul, a fait un mort. Depuis lors, plus de 20 bœufs de villageois ont été saisis par la sous-préfecture, qui exige le paiement de 2.100.000 Fcfa comme dia (prix du sang).

Des villageois de Maimbaya sont dans le désarroi. Après la mort d’un éleveur, conséquence d’un conflit entre agriculteurs et éleveurs, ils accusent le sous-préfet de Moissala, Gueni Nour Kedy, d’avoir fait arrêter leurs bœufs. Leur libération est conditionnée par le paiement de la dia, pourtant interdite par les autorités.

Déjà, une source apprend que 600 mille et un bœuf ont été remis aux éleveurs pour le « sacrifice ». Pour la dia, sur 2.100.000F demandé, 1.200.000 ont été versés. Mais, la vingtaine de bœufs sont toujours entre les mains d’un berger, qui serait commis par le sous-préfet.

Ce que Gueni Nour Kedy rejette. « La situation est calme. On n’a pas arrêté de bœufs. On n’a pas demandé la dia. Les bœufs ont été arrêtés et gardés par les éleveurs. Demandez au niveau du canton, mais pas à moi », s’agace-t-il.

Contacté, le secrétaire général du chef de canton de Moïssala, Djasra Haroun, confie que l’affaire est entre les mains du sous-préfet. « L’affaire est chez le sous-préfet. Les affaires de ce genre, le canton ne peut les gérer. Il a écarté même la brigade. C’est lui qui gère tout et parfois il s’engueule avec le Secrétaire général du préfet. Il dit qu’on doit verser toute la somme demandée avant de libérer les bœufs », explique-t-il.

Même version des faits du côté du département du Barh-Sara, où le Secrétaire général, Karagoun Tagal, indique que ses directives n’ont pas été suivies.

« Je n’ai pas voulu trop m’impliquer parce que le sous-préfet dit que c’est dans sa circonscription. J’ai donné des directives qui n’ont pas été suivies. En ce moment, les bœufs sont entre les mains des Arabes. Le sous-préfet dit que c’est sous son contrôle. Le principe est que si vous avancez quelque chose, vous prenez un engagement et le versement se fait selon vos capacités. Je pense qu’il va revenir à la raison », croit Karagoun Tagal.

Le conflit de Maimbaya est né de la dévastation de plusieurs champs par le troupeau d’un éleveur. Le secrétaire général départemental du Barh-Sara a mis en place un comité pour évaluer les dégâts.