En tournée dans la province du Mandoul, la ministre d’État, ministre de la Femme, Amina Priscille Longoh, a recueilli les doléances des populations de la ville de Bedjondo.

Pour arriver à Bedjondo, on emprunte une route bitumée. C’est l’arbre qui cache la forêt. Derrière la joie affichée par les habitants de cette petite ville à l’accueil de la ministre de la Femme, se cachent des douleurs et peines.

Si la terre de Bedjondo est riche, et ses habitants travailleurs, il manque des matériels et d’orientation pour étendre et valoriser les productions.

‘’Comment organiser cette population de façon responsable ? Nous, religieux, quand la maman ne trouve pas de quoi mettre dans la marmite, nous sommes inquiétés. Quand le champ d’un paysan est dévasté ou part en fumée, nous sommes inquiétés. Nous ne pouvons pas dormir avec cela’’, regrette l’abbé Yves Allangomi.

Avec la dévastation des champs par les bœufs des éleveurs, les habitants sont obligés de dormir constamment au champ. Les conflits entre éleveurs et agriculteurs emportent régulièrement des vies humaines. ‘’Je ne sais pas quel Tchadien ne différencierait pas un champ de mil des herbes ? ’’, demande le religieux.

Bien que la ville dispose de plusieurs châteaux d’eau, les difficultés liées au ravitaillement en carburant la plonge dans des périodes sans eau potable.

Bedjondo a une forte taux de natalité. Les enfants franchissent à peine le CM2. Parmi eux, beaucoup de filles. Elles sont poussées au mariage précoce et exploitées dans les ménages. Pire, elles sont abandonnées avec un ou deux enfants par leurs maris.

‘’Il y a beaucoup de filles mères. Dans notre province s’est éclatée le phénomène de mutilation génitale. Pourquoi la femme veut être l’ennemi de la femme ?’’, s’interroge le religieux, suscitant une salve d’applaudissements.

Ce n’est pas tout. Il y a ‘’beaucoup’’ d’écoles communautaires avec des enseignants de niveau douteux. Il y a aussi très peu d’enseignants pour la petite enfance, poursuit Yves Allangomi.

Comme dans de nombreuses localités du pays, la consommation des boissons frelatées est décriée à Bedjondo. ‘’ Ce sont des poisons. Nous nous préparons à une mort lente’’, interpelle-t-il.

Originaire de la province du Mandoul, la ministre de la Femme, Amina Priscille Longoh, a apporté des outils de travail à des organisations et responsables de Bedjondo. Elle promet transmettre ces doléances à qui de droit.