PARIS – Le MNLA, la rébellion armée touareg du Mali, refuse tout désarmement et ne veut pas entendre parler des élections prévues en juillet tant que de véritables négociations n’auront pas été engagées avec Bamako, a déclaré le vice-président du mouvement mercredi à Paris.
Le désarmement du MNLA, il n’en est pas question. Est-ce qu’on a déjà vu un groupe armé désarmer tant qu’il n’y a pas eu négociations?, a lancé Mahamadou Djeri Maïga lors d’une conférence de presse.
Quant aux élections présidentielle et législatives, prévues en juillet pour redonner une légitimité démocratique aux dirigeants du Mali, il n’en est pas question dans les conditions actuelles, a ajouté M. Maïga, opposant ainsi une fin de non recevoir aux exigences de Paris.
La France, qui a amorcé le retrait de ses troupes engagées en janvier pour lutter contre les groupes islamistes armés occupant le nord du Mali, insiste sur la nécessité d’avoir au minimum une élection présidentielle en juillet, afin de doter le pays d’autorités légitimes, l’actuel gouvernement étant issu d’un putsch de mars 2012.
Lors d’une visite début avril à Bamako, le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius avait obtenu l’engagement des autorités à organiser ce scrutin en juillet. Il avait également estimé que le MNLA devrait désarmer dans la perspective du scrutin.
Le MNLA, qui réclame une large autonomie de l’Azawad (le nord du Mali) contrôle la ville de Kidal, au nord-est du pays, et refuse toute présence de l’armée malienne. Les troupes françaises et tchadiennes, qui assurent la sécurité de la ville, sont appelées à se retirer progressivement.
Si l’armée malienne monte à Kidal, nous n’aurons pas d’autre choix que nous défendre. On n’a pas déposé les armes, a prévenu M. Maïga, estimant que le MNLA et l’armée malienne étaient en état de belligérance.
Alors que l’armée malienne menace de monter à Kidal, c’est une guerre qui est imminente, pas des élections, a-t-il affirmé.
Les Français et les Tchadiens ne vont pas rester éternellement c’est à nous de nous sécuriser. Les forces armées, les gendarmes et la police doivent être issues de la population de l’Azawad. Nous voulons nous autogérer, a-t-il répété.
Tant qu’on ne se sera pas mis autour d’une table avec les représentants du gouvernement de Bamako et la communauté internationale pour nous apporter des garanties, tant que les réfugiés ne seront pas rentrés chez eux, on ne parlera pas d’élections, a-t-il souligné.
Plus de 400.000 Maliens sont déplacés ou réfugiés dans les pays voisins.
Le MNLA avait été à l’origine d’une offensive lancée en janvier 2012 avec des islamistes armés dans le nord du Mali. Elle avait abouti à l’occupation totale de cette région par les jihadistes qui en avaient évincé les rebelles touareg.
En début d’année, la rébellion touareg est réapparue à Kidal à la faveur de l’intervention de l’armée française lancée le 11 janvier, destinée à empêcher une avancée des islamistes vers le Sud et reconquérir le Nord.
(©AFP / 24 avril 2013 19h01)