Le Centre des Nations Unies pour les droits de l’homme et la démocratie en Afrique centrale et le Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale organisent du 28 au 30 novembre à Douala au Cameroun, une conférence des journalistes et professionnels des médias d’Afrique centrale pour l’évaluation et le plaidoyer en vue d’un soutien efficace à la stratégie régionale de lutte contre les discours de haine et l’incitation à la haine et à la violence.

Depuis deux ans, les 11 pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Angola, Burundi, Cameroun, Congo, Gabon, Guinée Equatoriale, République centrafricaine, République démocratique du Congo, Rwanda, Sao Tome & Principe et Tchad) qui sont aussi membres du Comité consultatif permanent des Nations Unies chargé des questions de sécurité en Afrique centrale s’emploient à définir une stratégie commune de lutte contre les discours de haine. Après Douala en octobre 2021, Bangui en avril 2022, Kinshasa en juin 2022 et Yaoundé en juillet 2023, Douala abrite à nouveau une conférence dans le cadre de ce processus.

Cette conférence vise à renforcer la sensibilisation des professionnels des médias sur le contenu du projet de la stratégie régionale, partager les expériences professionnelles, définir les conditions pour le lancement d’un prix en vue de primer les meilleurs contenus contre les discours de haine en Afrique centrale et surtout recueillir les contributions des journalistes en vue d’un forum ministériel prévu dans deux semaines à Bangui pour la pré-validation de la stratégie régionale.

Le Directeur du Bureau régional pour l’Afrique centrale du Haut-commissariat aux droits de l’homme de l’ONU, Nouhoum Sangaré, a déclaré que les Etats membres de la CEEAC fondent beaucoup d’espoir sur cette stratégie car il est « plus qu’urgent de déconstruire » les discours de haine en Afrique centrale. Des discours dont les conséquences peuvent être « dévastatrices », admet-il. Toutefois, Nouhoum Sangaré nuance que la lutte contre les discours de haine ne signifie pas limitation des libertés. « Faire face aux discours de haine ne consiste pas à limiter la liberté d’expression, mais à empêcher que ces discours n’en viennent à prendre des proportions plus dangereuses, notamment sous la forme de l’incitation à la discrimination, à l’hostilité et à la violence, ce que le droit international interdit », cite-t-il le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.