L’initiative vise à créer une banque de données sur l’endettement des pays membres de l’organisation intergouvernementale, en vue de mettre en place un système d’alerte précoce. 

L’Union africaine (UA) a annoncé, vendredi 17 février, le lancement d’un observatoire pour surveiller les situations d’endettement de ses 55 Etats membres et les aider à améliorer la gouvernance de leurs finances publiques.

« Il s’agira d’un observatoire de la dette qui nous permettra de surveiller les situations d’endettement. Nous avons l’intention de disposer de données en temps réel concernant la gestion de la dette dans tous les pays d’Afrique », a déclaré Albert Muchanga, le commissaire de l’UA pour le développement économique, le commerce, le tourisme, l’industrie et les mines lors d’une conférence de presse tenue à Addis-Abeba.

Selon lui, l’objectif de cette « banque de données » sur les situations budgétaires des divers pays membres de l’UA est de « mettre en place un système d’alerte précoce ».

L’observatoire de la dette constitue la première initiative du genre lancée par l’organisation panafricaine, qui s’est traditionnellement concentrée sur le volet politique.

Selon une étude publiée par l’ONG britannique Debt Justice en juillet 2022, les dettes extérieures cumulées des pays africains s’élèvent à 696 milliards de dollars. 35 % de ces stocks de dettes sont dus à des créanciers privés occidentaux, contre 12 % dus à des créanciers chinois, 39% à des institutions multilatérales (Banque mondiale, FMI, BAD, etc.) et 13% à d’autres créanciers bilatéraux publics.  

Alors que 60% des pays africains courent un risque élevé de surendettement selon un rapport publié récemment par le Fonds monétaire international (FMI), quatre pays du continent ont déjà demandé la restructuration de leur dette au titre du Cadre commun du G20 sur le traitement de la dette (Zambie, Ethiopie, Tchad et Ghana).

Avec l’agence Ecofin