TribunalEn cherchant à mettre la main sur le préfet de Kouh Est, contre qui un mandat de dépôt a été délivré, le président du tribunal de grande instance (TPI) de Doba, Abdallah Mahamat Yiryir, a été giflé par un agent assurant la sécurité du gouverneur du Logone Oriental. Le travail au TPI est arrêté.

Interrogé par la radio La Voix du paysan de Doba, Abdallah Mahamat Yiryir témoigne : “Nous avons eu un problème. Il est survenu à Bodo. Il s’agit du vol de bétail dans lequel le préfet de Kouh Est serait impliqué. Le tribunal a décidé de l’auditionner. Après son audition, on l’a amené chez la procureure, qui a délivré un mandat de dépôt à son encontre. Malheureusement, au moment où il devrait monter dans le véhicule pour la maison d’arrêt, il a fui. Son garde du corps a chargé et tiré son arme. Le préfet a pris refuge chez le gouverneur’’.

Au vu de cette situation ‘’grave’’, le président du TPI de Doba et ses collaborateurs se sont rendu à la résidence du gouverneur. ’’Nous avons pris tous les militaires du tribunal et nous l’avions suivi chez le gouverneur. Quand nous étions arrivés, il était avec le gouverneur dans son salon. Nous n’étions pas entrés, parce que le gouverneur est au courant de cette affaire. Il appelait depuis le matin pour avoir des nouvelles. Nous sommes revenus après pour voir le gouverneur mais un des éléments de sa sécurité m’a giflé’’, ajoute-t-il.

Un récit corroboré par Mahamat Madou Abdoulaye, juge au TPI de Doba.’’Nous étions à une audience de flagrant délit. Nous avons constaté que le préfet complotait avec les voleurs de bœufs et autres. Nous avons décidé à l’unanimité et sur siège de le prendre aussi (…) il a dit qu’il ira à la maison d’arrêt avec son véhicule. On a refusé. Il a dit qu’il ira chercher quelque chose dans sa voiture. Mais, il en a profité pour prendre la poudre d’escampette. Il s’est rendu chez le gouverneur. On s’est rendus aussi là-bas. Il y a un gendarme qui a dit ‘’hey !’’ au président du TPI. On lui a dit que cela est déplacé. Il y a une altercation qui s’est soldée par une gifle et des coups’’, raconte-t-il.

D’après nos confrères de La Voix du paysan, l’agent a été arrêté. Ce n’est pas le cas du préfet. Le président du TPI de Doba et ses collaborateurs exigent qu’il soit mis à la disposition de la justice. Sans quoi, le travail ne va pas reprendre.