Trois jeunes écrivains, tous originaires de la province du Batha, ont conjointement présenté leurs ouvrages ce 3 janvier 2024 au public de la ville d’Ati.

Les livres jouent un rôle crucial dans la société et ont une grande importance dans la transmission du savoir, le développement personnel, la préservation de la culture et de l’histoire, etc. Cependant, le dégout galopant de la jeunesse tchadienne à la lecture constitue un réel défi pour les écrivains. Malgré cela, ces derniers continuent de produire des œuvres. C’est le cas de ces trois jeunes écrivains, originaires de la province du Batha, qui ont présenté et dédicacé leurs ouvrages ce 3 janvier 2024 à la population d’Ati.

Le premier auteur est Mahamat Khastalami Mahamat. Son ouvrage, une autobiographie de 133 pages, réparti en 12 chapitres, est intitulé Les âmes immortelles. Il y retrace le décès tragique de sa maman de suite d’une longue maladie. Assistant impuissamment au décès de sa maman, c’est une manière d’immortaliser sa mémoire, dit-il. En dehors de son caractère autobiographique, l’ouvrage contient aussi de conseils pratiques, a-t-il précisé.

Quant au deuxième auteur, Brahim Abakar Moussa Kedallah, il a présenté  son ouvrage intitulé le Batha et le calvaire de la migration. C’est un ouvrage de 78 pages, réparti en 7 chapitres. Il met en relief les causes et conséquences liées à la question de la migration. L’ouvrage dénonce la dérive des autorités étatiques qui sont censées protéger, éduquer et bâtir un avenir radieux à la jeunesse. Mais malheureusement, écrit l’auteur, ces autorités « sont devenues les tortionnaires des jeunes. » Il a vivement interpellé à travers cet ouvrage les hautes autorités de l’Etat, les décideurs politiques à introduire la question de la migration dans leurs stratégies d’action.

Le troisième ouvrage est celui de Youssouf Abrass Arabi. Il est intitulé Une jeunesse solide, mais un avenir incertain. Il est fait de 138 pages réparties en 7chapitres. Dans son ouvrage, il établit l’infernale souffrance de la jeunesse tchadienne victime des mauvaises politiques et stratégies de développement du pays, la mal gouvernance, la corruption, l’impunité, l’analphabétisme, le népotisme, le laxisme, la pauvreté et autres maux pernicieux.

« En tant que membre de la Génération consciente, l’écriture est la seule arme redoutable que j’ai à mon actif, me permettant de communiquer, exprimer mes idées, d’appeler à une prise de conscience nationale, de dénoncer les comportements belliqueux et pervers entravant ainsi le décollage commun afin d’envisager des stratégies salvatrices », a-t-il affirmé.

Des mots d’encouragement et quelques questions critiques posées par le public ont mis terme à ce rendez-vous du donner et du recevoir.

Mahamat Djibrine Issa, correspondant à Ati