Ce mardi 17 octobre, les ministres des Mines et de la Géologie, Abdelkrim Mahamat Abdelkrim, et  de l’Industrie et du Commerce, Walendom Robertine, se sont retrouvés devant les conseillers nationaux pour répondre à une question orale avec débats concernant la production et la commercialisation du ciment. Cette plénière a été un moment clé pour discuter des enjeux liés à l’industrie du ciment dans le pays où le prix reste le plus élevé de la sous-région et même des pays enclavés comme le Tchad.

L’industrie du ciment joue un rôle vital dans le développement économique du pays, mais elle fait face à des défis ces dernières années, notamment en ce qui concerne la production, la distribution et les prix du ciment. Les ministres des Mines et de la Géologie et de l’Industrie et du Commerce ont dû répondre à des questions pointues de la part des conseillers nationaux, qui ont soulevé des préoccupations sur la transparence de l’octroi de licences d’exploitation, la disponibilité du ciment sur le marché, et les fluctuations des prix, qui ont un impact direct sur la population.

Abdelkrim Mahamat Abdelkrim, ministre des Mines et de la Géologie, a défendu les politiques de son ministère visant à promouvoir la production locale de ciment, tandis que Walendom Robertine a mis en avant des mesures pour réguler les prix et garantir l’accessibilité du ciment pour tous les Tchadiens.

La question que se posent les consommateurs est pourquoi le ciment est cher ? Pour le ministre des Mines et de la Géologie, plusieurs raisons causent la hausse du prix à la sortie d’usine, notamment l’augmentation du prix de certains intrants comme le gypse, nécessaires pour la fabrication du ciment, impacte le produit fini qui est commercialisé sur les marchés. “La tonne du gypse (achat + transport du Maroc jusqu’à Douala coûte 50 000 FCFA la tonne et le transport Douala – Pala nous revient a 140 000 FCFA pour un total global de 190 000 FCFA la tonne à l’arrivée à Baoré). Raison pour laquelle les pays côtiers produisent le ciment moins cher que les pays enclavés comme le Tchad“, a-t-il défendu.

Pour Abdelkrim Mahamat Abdelkrim, l’industrie de production de ciment est une industrie énergivore. “Pour faire fonctionner toute la chaîne de production, elle a besoin d’au moins d’une citerne de gasoil par jour pour le fonctionnement de la centrale électrique et les engins d’exploitation et de transport de matières premières. Cependant le prix d’achat du gasoil revient très cher à l’usine (740 FCFA) le litre“, ajoute le ministre des Mines et de la Géologie.

Il justifie aussi le prix du ciment par le fait que l’usine de la Cimenterie de Baoré produit du clinker à base de combustible MAZOUT (Fuel Lourd). “Le prix d’achat du MAZOUT revient très cher à l’usine, 370 FCFA le litre. Le four de calcination de clinker consomme 72 000 litres de MAZOUT par jour. Ce qui rend le coût de production excessivement élevé, en même temps ce coût de production élevé occasionne le prix de vente de ciment”, justifie-t-il.

La séance s’est terminée par des débats animés, avec des appels à une plus grande transparence dans le secteur, des mécanismes de régulation plus efficaces et des initiatives visant à renforcer la production nationale de ciment.