Il n’y a pas long, la question des violences basées sur le genre (VBG) a été au centre des 16 jours d’activisme mais elle le sera aussi certainement pendant la semaine nationale de la femme célébrée début mars. Pour le sociologue Mbété Félix, VBG ne signifie pas seulement violences à l’égard des femmes car les hommes en sont aussi victimes.

Pour le sociologue Mbété Félix, la violence basée sur le genre, est une violence qu’elle soit physique, psychologique, sexuelle, ou financière exercée sur une femme ou un homme en lien avec son sexe. “Généralement, en parlant de la VBG, en premier lieu on ne dénonce que les cas sur des femmes, mais du côté des hommes il en est peu parlé. Cette situation prend de l’ampleur de jour en jour, malheureusement la plupart de ces hommes souffrent en silence, pour un homme aller jusqu’à se plaindre semble être pour lui un manque d’honneur“, souligne le sociologue.

Le sociologue faisant l’histoire indique qu’avant la colonisation la société était moins violente, les gens vivaient en harmonie. C’est après la colonisation et surtout au sud du pays que certains hommes en prenant de l’alcool profitent pour payer les tortures qu’ils ont subies des colons sur leurs femmes. Depuis ce temps, l’on remarque la violence sous ses différentes formes. Au début c’était d’abord les femmes qui subissaient mais au fil du temps, les hommes sont aussi touchés. “De nos jours, il y a des femmes qui tabassent leurs hommes quand ils sont ivres mais ceci n’est pas documenté et l’homme en question ne peut pas se plaindre”, souligne le sociologue

Pendant la fête de Senafet 2013, un journaliste s’est suicidé à cause du harcèlement subi de la part de sa femme parce qu’elle n’a pas trouvé le pagne Senafet à temps, c’était pour lui une honte“, raconte le sociologue tout en ajoutant que nombreux sont des hommes qui sont toujours tristes parce qu’ils ne vivent pas la paix chez eux mais ne peuvent pas se plaindre.

Le sociologue poursuit que sur le plan financier, la contribution de la femme tchadienne dans la gestion des charges domestiques n’est pas une valeur inculquée depuis la nuit des temps. “C’est l’homme qui est censé tout faire dans la plupart des cas, que la femme travaille ou pas. Dans certains ménages, l’on constate que c’est l’homme qui fait pratiquement tout et la femme, son argent est réservé pour ses propres besoins (se rendre belle et autres). Parfois la femme gagne même plus que le monsieur”, détaille Mbété Félix.

Mbété Félix indique qu’il faut tout un processus d’éducation et sensibilisation pour pouvoir remédier à cette situation de violence basée sur le genre car si une société n’est pas éduquée sur un sujet, tout va de travers.

Aristide Nguemadji, stagiaire