Du 26 au 29 avril 2022, Bangui a accueilli le forum régional de sensibilisation et de renforcement des capacités des acteurs des médias numériques sur la prévention des conflits liés aux discours de haine et la lutte contre ce phénomène en Afrique centrale.

Pendant quatre jours, une cinquantaine de journalistes des médias en ligne et des blogueurs de 10 des 11 pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (seul l’Angola n’était pas représenté), des acteurs de la société civile, des autorités de régulation de la Centrafrique et du Tchad (la Haute autorité des médias et de l’audiovisuel était l’invité spécial) ainsi que des membres de différentes missions des Nations Unies en Centrafrique, en République démocratique du Congo et en Afrique centrale, ont échangé sur les discours de haine. Un forum organisé par le Bureau régional des Nations unies pour l’Afrique Centrale (UNOCA) et la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC).

Il y a eu plusieurs sessions portant notamment sur l’état des lieux des discours de haine en Afrique centrale, le passage en revue des outils et instruments juridiques nationaux et internationaux de prévention et de répression des discours haineux, rôle et obligations des médias dans la lutte contre ces messages, l’état des lieux de la régulation et de l’autorégulation etc. De même, chaque pays présent a fait une présentation portant sur l’inventaire des mots de la haine généralement utilisés dans les médias et les réseaux sociaux, leur signification et les outils pour les prévenir et les combattre.  

Après les sessions en plénière, les travaux en atelier sur des thématiques ont permis de dégager des axes de réflexion pouvant permettre d’élaborer une stratégie régionale de l’Afrique centrale pour prévenir et lutter contre les discours de haine. Ainsi, il se dégage trois axes, notamment :

  • La mise en place d’une plateforme regroupant les principaux acteurs des médias numériques et des créateurs de contenus sur les questions de discours de la haine ;
  • La mise en place d’un réseau sous régional des organes de régulation et d’autorégulation
  • Et la mobilisation des ressources pour soutenir les activités de ces différents acteurs dans le cadre de la prévention et de la lutte contre les discours de haine.

Les participants, dans la « Déclaration de Bangui », s’engagent à combattre « sans réserve » les « fake news » et tous les usagers « irresponsables » des réseaux sociaux, en procédant à la critique « rigoureuse » des sources et à la vérification des faits avant leur diffusion, de sauvegarder la paix sociale, la cohésion et l’unité en ne relayant que des informations dont l’origine, la véracité et l’exactitude sont établies.

Le gouvernement centrafricain et le Bureau des Nations unies pour l’Afrique centrale (UNOCA), par la voix de leurs représentants respectifs, ont salué l’engagement des participants au forum de Bangui et promis l’assistance nécessaire pour l’aboutissement de ce processus.

En effet, il faut noter qu’avant le forum de Bangui qui a regroupé les acteurs du numérique, Douala au Cameroun a accueilli en octobre 2021, une rencontre similaire réservée aux médias classiques (presse écrite, radio, télévision). Après Bangui, N’Djamena au Tchad abritera dans une semaine la rencontre des régulateurs des médias. Puis, environ une semaine après N’Djamena, Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo réunira tous les acteurs ayant pris part aux rencontres de Douala, de Bangui et de N’Djamena en vue d’arriver à une stratégie commune de l’Afrique centrale dans la prévention et la lutte contre les discours de haine.