Des militants du parti Les Transformateurs arrêtés il y a trois semaines sont détenus au secret. Leurs avocats, qui estiment illégale leur détention, exigent leur liberation.

Ces militants, plus de 70, préparaient le retour au pays de leur leader, Succès Masra, lorsqu’ils ont été arrêtés. Il leur est notamment reproché de troubler l’ordre public. Détenus aux renseignements généraux, ils n’ont accès ni à leurs proches, ni à leurs avocats.

D’après les informations reçues par leur défense, leurs conditions de détention sont inhumaines. « Ils sont torturés. Ils se couchent à même le sol et n’ont pas de moustiquaires. Certains sont même malades. On repousse systématiquement les proches qui leur apportent à manger. En tant qu’avocats et malgré nos prérogatives d’entrer partout pour rencontrer nos clients, nous sommes également empêchés », dénonce Me Allatan Ndordji, porte-parole du collectif des avocats.

Le collectif croit que cette répression est la conséquence du mandat d’arrêt international émis contre Succès Masra. Il exige la libération de ces militants. Sinon, il menace de saisir les instances judiciaires internationales pour des faits de torture.

Rappelons que le parti Les Transformateurs est l’une des entités ayant appelé à manifester le 20 octobre 2022 contre la prolongation de la transition. Des manifestations réprimées dans le sang à N’Djaména et dans quelques villes du pays. Le bilan officiel est de 73 morts ; les organisateurs avancent plus de 300.

Cette détention prolongée des militants des Transformateurs intervient pendant que la facilitation de la transition tchadienne mise en place par la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) essaye d’apaiser les tensions politiques et sociales et prévoit à court terme la publication de son rapport d’enquête sur les manifestations du 20 octobre 2022.