Le verdict du procès de l’ancien président du Tchad, Hissène Habré, poursuivi pour crimes contre l’humanité, crimes de guerre et actes de torture lorsqu’il dirigeait son pays, est attendu lundi 30 mai 2016 au Palais de justice de Dakar.
Son procès, ouvert le 20 juillet 2015 devant les Chambres africaines extraordinaires (CAE), avait duré 56 jours et vu défiler 93 témoins. L’accusé qui conteste la juridiction mise sur pied au Sénégal sous l’égide de l’Union africaine pour le juger, a été contraint d’assister au procès, mais a refusé de répondre aux questions posées par les juges.
Le procureur général des Chambres africaines extraordinaires, le magistrat sénégalais Mbacké Fall, avait requis la réclusion criminelle à perpétuité à l’encontre de l’ancien président tchadien, au terme d’un long réquisitoire d’environ sept heures.
M. Fall a aussi demandé la confiscation des biens de l’ex-président tchadien, estimant que toutes les preuves sont réunies pour asseoir sa culpabilité et qu’il ne doit pas bénéficier de circonstances atténuantes.
En l’absence de ses défenseurs qui ont boycotté le procès, les trois avocats commis d’office pour défendre l’ancien président tchadien ont réclamé quant à eux son acquittement pur et simple.
Hissène Habré a dirigé le Tchad de 1982 à 1990. Ecarté du pouvoir par une rébellion dirigée par l’actuel président tchadien Idriss Déby Itno, il s’est réfugié au Sénégal.
Après une bataille judiciaire menée durant plusieurs années par des plaignants et leurs avocats, l’ancien chef d’Etat est arrêté le 30 juin 2013, à son domicile, à Dakar et inculpé le 2 juillet 2013 par les CAE.