Ce 12 mars, le Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM) tire de nouveau la sonnette d’alarme. Faute de financements, il annonce mettre fin à ses programmes humanitaires au Tchad dans quelques semaines.

En raison de contraintes financières, l’aide du PAM en faveur de 1,2 million de réfugiés soudanais et de personnes touchées par la crise, notamment les nouveaux réfugiés en provenance du Soudan, sera suspendue en avril.

Cette annonce est faite alors que des milliers de réfugiés soudanais continuent de franchir la frontière du Darfour et que la saison des pluies menace de couper l’accès routier aux livraisons humanitaires dans les camps de l’Est du pays, où près d’un million de réfugiés soudanais ont trouvé asile.

« Nous sommes engagés dans une course contre la montre. La petite fenêtre permettant de prépositionner des vivres se refermera rapidement et nos ressources s’amenuisent en cette période dramatique. Nous avons déjà réduit nos opérations dans des proportions qui auraient été impensables il y a seulement quelques années, plongeant des personnes affamées dans une situation beaucoup plus critique », déclare Pierre Honnorat, représentant et directeur pays du PAM au Tchad.

Depuis des mois, informe le PAM, la majorité des réfugiés en provenance du Cameroun, de la République centrafricaine et du Nigeria n’ont reçu aucune aide en raison du manque de fonds.’’La réduction des rations attise la concurrence entre les réfugiés, les rapatriés et les communautés d’accueil autour des ressources déjà limitées, semant ainsi les germes de tension et d’instabilité’’, déplore le Programme.

Pour assurer un soutien continu aux personnes touchées par la crise au Tchad au cours des six prochains mois, le PAM a besoin d’urgence de 242 millions de dollars.