Le rapport « 25 ans de travail en faveur des enfants dans les conflits armés : prendre des mesures pour protéger les enfants en temps de guerre, en Afrique de l’Ouest et du centre, entre 2005 et 2020 » qui fait part des violations graves commises sur les enfants pousse l’Unicef à faire un plaidoyer en faveur de ces derniers.

La protection des enfants dans les situations de conflit armé pose aujourd’hui des défis sans précédent en raison de nombreux facteurs, à savoir, le nombre croissant d’acteurs armés non étatiques, l’élaboration et l’emploi de nouveaux moyens et méthodes de combat, ainsi que l’utilisation d’engins explosifs improvisés et d’autres armes explosives, en particulier dans les zones peuplées.

Pour faire face à cela, 16 plans d’action au total ont été signés par des parties belligérantes dans 6 situations de conflit. 14 plans d’action ont été signés avec des acteurs non étatiques et 2 avec des acteurs étatiques. Le rapport présente plusieurs exemples qui soulignent l’importance capitale et l’impact majeur des plans d’action pour susciter des changements positifs en faveur des enfants, tant dans l’immédiat qu’à long terme, et qui présentent les difficultés et les obstacles rencontrés. 

Pour l’Unicef, il est important de remarquer que l’augmentation du nombre de violations vérifiées au fil du temps témoigne par ailleurs de l’efficacité croissante du mécanisme de surveillance et de communication pendant cette période. « L’élaboration d’orientations sur la surveillance et la communication de l’information, la formation et le renforcement de la capacité du personnel des Nations Unies et de ses partenaires à recenser et consigner les violations graves, ainsi que la sensibilisation des familles et des communautés aux risques en matière de protection pour les enfants, sont autant d’éléments qui ont contribué à renforcer le mécanisme, tout en lui permettant de recueillir davantage d’informations sur les violations graves commises contre des enfants », informe l’institution onusienne en charge de la situation des enfants dans le monde.

Et d’ajouter que des crises humanitaires majeures continuent de se dérouler à travers l’Afrique de l’Ouest et du Centre.  « La situation au Cameroun, en République centrafricaine et en République démocratique du Congo, ainsi que les crises humanitaires qui affectent plusieurs pays, notamment dans la région du Sahel central et du bassin du lac Tchad, ont des conséquences dévastatrices sur les enfants et les communautés.Au-delà des conséquences pour les victimes, les violations graves des droits de l’enfant s’accompagnent souvent de déplacements massifs de population qui augmentent la vulnérabilité de milliers de personnes et exposent davantage d’enfants à d’autres risques de violence », a déclaré Mme Marie-Pierre Poirier, directrice régionale de l’UNICEF pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre.

Les recommandations du rapport, fondées sur les preuves et les analyses présentées, visent à mobiliser l’ensemble des parties prenantes concernées, notamment les parties aux conflits, les États et le Conseil de sécurité de l’ONU, afin de protéger efficacement et durablement les enfants et d’accélérer les actions à l’échelle locale, nationale, régionale et mondiale.  En plus d’appeler les parties belligérantes et les États à respecter les obligations qui leur incombent en vertu du droit international humanitaire et des droits humains, le rapport comprend des recommandations sur la manière de fournir des services de prise en charge et d’intervention adéquats aux enfants affectés par un conflit ; la manière d’améliorer la ventilation et l’analyse des données pour mieux prévenir et intervenir ; la manière de soutenir les équipes spéciales de pays (surveillance et information) pour accélérer l’adoption des mesures pertinentes et améliorer leur collaboration avec les gouvernements.