Le centre national de traitement de la fistule au Tchad a reçu un soutien important de la part des personnalités de haut rang, émissaires du Chef de l’État, qui accordent une oreille attentive à la lutte contre cette maladie handicapante pour de nombreuses femmes tchadiennes. Ces émissaires ont remis un chèque de 10 000 000 FCFA à la coordinatrice du Programme national de lutte contre la fistule obstétricale, le Dr Aché Haroun, qui est responsable de la gestion du centre. Ce soutien financier servira à répondre aux besoins urgents, et d’autres soutiens suivront selon les envoyés du Chef de l’État. Des instructions ont déjà été données aux autorités sanitaires et aux responsables des questions relatives aux femmes pour accorder une attention particulière à ce problème et y consacrer les moyens nécessaires.
La gynécologue obstétricienne et coordinatrice du Programme national de lutte contre la fistule obstétricale, le Dr Aché Haroun, a exprimé sa gratitude envers le Chef de l’État pour son soutien opportun, ainsi que pour les instructions données et celles à venir.
Au Tchad, seule une femme sur 50 a accès au traitement de la fistule, malgré les progrès réalisés par l’État et ses partenaires. Avec l’un des taux d’alphabétisation les plus bas du continent, la fistule obstétricale est classée parmi les maladies dangereuses et les plus stigmatisantes de la société tchadienne. Selon la dernière enquête démographique et de santé (Mics 2015), son taux de prévalence est de 2,1%.
Une femme victime de fistule obstétricale est une survivante de la mortalité maternelle. Cette pathologie persiste dans les pays en développement, dont le Tchad, en raison de la pauvreté, de l’inégalité entre les sexes, du mariage précoce, de l’âge maternel, du manque d’éducation, etc. Les femmes vivant dans les zones rurales sont les plus touchées, à hauteur de 90 %. Jeunes, pauvres et illettrées, elles ont un accès limité aux soins médicaux. Beaucoup d’entre elles n’ont pas recours aux services de traitement, soit parce qu’elles ignorent que la fistule peut être guérie, soit parce qu’elles ne peuvent pas assumer le coût de l’opération.
Pour éradiquer ce fléau, la prise en charge des femmes atteintes de fistules obstétricales au Tchad se concentre sur trois volets : la prévention par la sensibilisation, le traitement chirurgical et la réinsertion sociale. Grâce à l’implication du gouvernement et de ses partenaires, cette prise en charge a connu des progrès remarquables ces dernières années. Cette du Chef de l’État tombe à point nommé.
Depuis 2013, la création d’un centre national de santé de la reproduction et de traitement des fistules obstétricales à N’Djamena, ainsi que de quatre autres centres dans le pays, a permis d’opérer gratuitement plus de quatre mille femmes victimes de fistule, soit 4 % du taux mondial de prise en charge.
La lutte contre la fistule obstétricale au Tchad bénéficie donc d’un appui significatif, mais des efforts supplémentaires sont nécessaires pour sensibiliser davantage, fournir un accès adéquat aux soins médicaux et réduire la stigmatisation associée à cette maladie dévastatrice.