Le Burkina Faso a adopté mercredi, en Conseil des ministres, un décret qui accorde la préférence aux entreprises et personnes physiques burkinabè, pour tout contrat de prestations de services ou de fournitures de biens dans les entreprises minières.

L’objectif poursuivi est de permettre au Burkina Faso d’avoir à terme, des champions nationaux dans le secteur grâce à l’augmentation conséquente de leurs parts dans la fourniture des biens et services ainsi que dans l’investissement à travers la promotion du “local ownership”, a annoncé le ministre de l’Energie, des Mines et des Carrières, Bachir Ismaël Ouédraogo.

Le texte stipule que les titulaires de titres miniers ou d’autorisations ainsi que leurs sous-traitants devront dorénavant accorder la préférence aux entreprises et personnes physiques burkinabè pour tout contrat de prestations de services ou de fournitures de biens à des conditions équivalentes de prix de qualité et de délais.

Pour sa mise en œuvre est créé un cadre tripartite pour le développement et le suivi de la croissance de la fourniture locale au profit du secteur minier aussi, le non-respect de ce décret et des différents arrêtés d’application sont soumis à de fortes amendes.

Une étude conjointe réalisée en 2018 par la Chambre des Mines du Burkina et le ministère en charges des mines, souligne que “pour l’ensemble des approvisionnements réalisées par les sociétés minières, le Burkina Faso n’a pu capter que 15% de ce montant qui est pourtant de plus de 400 milliards de francs CFA par an”.

“Le décret permettra de construire les bases solides d’une expertise locale performante et internationalement reconnue” et sa mise en œuvre contribuera à faire du secteur minier un “levier indispensable” au développement socio-économique du Burkina Faso, a-t-il souligné.

Le secteur minier burkinabè compte à ce jour 17 mines d’exploitation industrielles dont 16 mines d’or et une mine de zinc, selon un rapport du ministère en charge des mines publié en septembre.

Le Burkina Faso s’est résolument positionné sur l’échiquier africain comme un pays minier en occupant la 5e et 4e place de pays producteur d’or respectivement en 2019 et en 2020.

La production industrielle de l’or a atteint 62,1 tonnes au 31 décembre 2020 contre 50,3 tonnes en 2019 soit un accroissement de 23%, indique le rapport.

Les recettes d’exportation liées au secteur minier sont passées de 1.686 milliards de francs CFA environ 3 milliards de dollars) en 2019 à environ 2578 milliards de francs CFA (4,621 milliards de dollars) en 2020 confortant ainsi sa place de premier produit d’exportation.